Mise en garde contre la prise de compléments à la mélatonine
Rédigé par La Rédaction , le 12 April 2018 à 11h24
La mélatonine se prend sous forme de complément alimentaire.
Un adulte sur quatre affirme rencontrer des difficultés à s’endormir ou rester endormi durant la nuit. Pour ces individus insomniaques, les compléments alimentaires à base de mélatonine apparaissent comme la solution miracle pour retrouver le sommeil. Cependant, leur prise doit se faire sous contrôle médical pour prévenir les effets indésirables.
Une solution contre les troubles du sommeil chez les 55 ans et plus
La mélatonine est une hormone naturelle secrétée par la glande pinéale pendant la nuit afin de déterminer les phases de veille-sommeil. Plus précisément, elle communique l’information de nuit à l’organisme pour favoriser son adaptation à l’environnement. A proprement parler, il ne s’agit pas de l’hormone du sommeil selon le Dr Bruno Claustrat, spécialiste en chronobiologie et biologiste honoraire des Hospices Civils de Lyon.
Le corps humain comporte un grand nombre de récepteurs à la mélatonine comme le système cardiovasculaire. Les diverses informations qu’ils perçoivent aident l’organisme à s’endormir. Par exemple, la sécrétion de cette hormone, dont le pic se situe entre 3 et 4h du matin, permet l’abaissement de la température corporelle et la stabilisation du cycle circadien.
Actuellement, la mélatonine sert à traiter les troubles du sommeil liés au vieillissement. Des études ont prouvé l’efficacité de cette hormone chez les personnes de 55 ans et plus avec peu d’effets secondaires. Par contre, elle a des effets limités chez les moins de 50 ans. Pour cause, sa sécrétion chez ces individus est encore normale.
Des dizaines de déclarations d’effets secondaires en moins de dix ans
Entre 2009 et 2017, l’ANSES ou Agence nationale de sécurité sanitaire a enregistré environ 90 déclarations d’effets secondaires liées à la prise de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Parmi les plus rapportés figurent les maux de tête, les cauchemars, les nausées, la somnolence et les tremblements. Cela a conduit en 2017 à l’ouverture d’une évaluation des risques liés à leur consommation.
Ainsi, les compléments alimentaires à la mélatonine sont déconseillés aux femmes enceintes et aux enfants. De même, ces supplémentations ne sont pas recommandées aux patients atteints de maladies auto-immunes ou inflammatoires. Dans les cas des personnes souffrant d’épilepsie, de troubles de l’humeur et de maladies respiratoires, consulter au préalable afin d’obtenir un avis médical est vivement préconisé.
Par ailleurs, une harmonisation du cadre réglementaire sur le dosage s’avère nécessaire au niveau européen. En France, la mélatonine n’est considérée comme un médicament qu’en-dessous de 2 mg par comprimé contre seulement 0,3 mg en Allemagne et en Belgique. De même, la mélatonine ne devrait plus être vendue que sur prescription médicale et dans les pharmacies.