Déremboursement officiel de l’homéopathie à partir de 2021

A ce jour, la science n’a pu apporter la moindre preuve d’efficacité de l’homéopathie. Ainsi, la HAS ou Haute autorité de santé s’est prononcée en faveur de son déremboursement le 28 juin. Tenant compte de cet avis, le gouvernement a annoncé le déremboursement officiel de l’homéopathie à partir de 2021. 

Un avis motivé essentiellement par l’insuffisance d’efficacité

Le déremboursement de l’homéopathie est déjà attendu depuis le mois de juillet après que le gouvernement se soit rangé derrière l’avis défavorable de la HAS. Désormais, la décision est officielle avec la publication au Journal officiel de deux arrêtés le 8 octobre dernier. L’un de ces textes règlementaires porte sur la suppression des remèdes homéopathiques de la liste des spécialités remboursables.

Le premier arrêté stipule notamment que ces remèdes homéopathiques n’ont pas leur place dans le cadre d’une stratégie thérapeutique. Aucune baisse de la consommation d’autres médicaments, argument avancé par les fabricants et les partisans de l’homéopathie, n’a été constatée. Quant au second arrêté, il annonce l’arrêt de leur prise en charge par l’Assurance maladie.

L’avis défavorable au maintien du remboursement de l’homéopathie s’explique en premier lieu par l’absence de preuves scientifiques probantes d’une efficacité supérieure à un placébo ou un comparateur actif. Pour cause, cette discipline âgée de plus de deux siècles repose sur des principes qui ne permettent pas de retrouver dans les remèdes homéopathiques une seule molécule active. 

Une période de transition d’ici le déremboursement en 2021

Jusqu’ici, les remèdes homéopathiques ont bénéficié d’un statut dérogatoire. Même si aucune preuve de leur efficacité n’existe, ils sont remboursés à hauteur de 30 %. Les remboursements homéopathiques ont ainsi atteint plus de 125 millions d’euros en 2018. Pour rappel, le taux de remboursement de l’homéopathie a progressivement diminue de 1984 à 2011, passant de 65 à 35, puis à 30 %.

En attendant 2021, une période de transition sera mise en place dès janvier 2020. A partir de cette période, le taux de remboursement sera abaissé à 15 %. L’objectif est de se donner du temps pour la pédagogie auprès des patients. Par ailleurs, cela va permettre aux fabricants de s’organiser, explique Agnès Buzyn, ministre de la Santé.

L’homéopathie a toujours été une discipline controversée au sein du corps médical. En effet, elle consiste à administrer aux patients des substances en quantité infinitésimale obtenues par dilution extrême de teintures mères dans de l’eau. Avec l’officialisation du déremboursement, Agnès Buzyn adresse une fin de non-recevoir à la demande de « moratoire » des laboratoires.