Levothyrox, plus de 1 500 cas d’effets secondaires
Rédigé par La Rédaction , le 07 September 2017 à 11h51
Le Levothyrox se présente sous forme de comprimés sécables.
Médicament à base de Lévothyroxine, le Levothyrox est prescrit pour traiter l’hypothyroïdie. L’Agence nationale de sécurité du médicament a demandé au laboratoire Merck de modifier sa formule. Toutefois, ce changement est susceptible de causer des effets indésirables graves. Depuis deux mois, au moins 1 500 cas ont été déclarés.
Une intention louable aux conséquences désastreuses
La demande de modification de formule faite par l’ANSM auprès du laboratoire Merck avait pour objectif d’assurer une meilleure stabilité de la teneur en substance active du Levothyrox durant sa conservation. La formule modifiée contient un nouvel excipient principal, de l’acide citrique et du mannitol, pour remplacer le lactose. Par contre, le principe actif du médicament n’a pas été changé.
Cinq mois après la mise sur le marché de la nouvelle formule de Levothyrox, les déclarations d’effets secondaires continuent de s’entasser. Les symptômes sont variés comme les maux de tête, la perte de cheveux et la constipation. Si certains ne présentent pas de danger particulier, d’autres sont plus graves comme une fatigue extrême, des troubles du rythme cardiaque et des vertiges avec des chutes.
Les centres régionaux de pharmacovigilance sont débordés depuis le 1er septembre. Certains pharmacovigilants affirment même ne plus enregistrer la totalité des déclarations tandis que d’autres les empilent sans accorder beaucoup d’attention à leur contenu, ce qui implique un retard inévitable dans la prise en charge de ces déclarations d’effets indésirables.
Une gestion catastrophique du changement de formule
Bon nombre d’observateurs dénoncent une gestion défaillante du passage à la nouvelle formule de Levothyrox à l’origine de cette psychose d’ampleur nationale. Ce médicament est prescrit à trois millions de Français. Diverses raisons sont évoquées comme l’absence d’anticipation, la suffisance administrative et le manque de considération des patients. Le numéro vert mis en place n’a pas suffi à calmer les inquiétudes.
La situation actuelle met également en exergue les limites du Portail internet de déclaration. Créé à l’initiative de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine pour un coût de deux millions d’euros, celui-ci constitue un fourre-tout et donne la possibilité de déclarer en ligne tout effet secondaire de médicaments et de dispositifs médicaux. Les déclarations d’effets du Levothyrox risquent d’occulter les effets graves d’autres médicaments.
Malgré tout, l’ANSM prévoit encore de réduire le nombre des centres de pharmacovigilance. Pourtant, à partir du 1er janvier 2018 et l’entrée en vigueur des onze vaccins obligatoires, les déclarations d’effets indésirables vont surement exploser. Les autorités sanitaires semblent ne pas avoir appris les leçons des précédentes crises.