Ebola : une situation de plus en plus alarmante
Rédigé par Marie Penavayre , le 31 July 2014 à 12h48
Le 22 mars 2014, le ministère de la Santé guinéen notifiait à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) une épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, dans le sud de la Guinée. Depuis, le virus continue de ravager l’Afrique de l’Ouest, totalisant à ce jour plus de 670 morts.
"Il s'agit de l'épidémie la plus grave depuis la découverte du virus il y a 38 ans"
Le virus Ebola est apparu pour la première fois en 1976, près de la rivière Ebola, au nord de l’actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Autrefois cantonné à l’Afrique centrale, il sévit aujourd’hui en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, alors qu’un premier cas a été confirmé au Nigéria il y a quelques jours. Le Libéria a depuis décidé de fermer ses frontières terrestres et de mettre en place un dispositif de surveillance renforcée.
D’après l’INVS (Institut de Veille Sanitaire), il s’agit de la plus importante épidémie liée au virus Ebola en termes de nombre de foyers actifs et de nombre de cas et de décès rapportés : au 23 juillet 2014, on rapportait 1 201 cas dont 672 décès en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Et pour couronner le tout, le 29 juillet, on annonçait le décès de Sheik Umar Khan, le médecin responsable de la lutte contre l'épidémie de fièvre hémorragique, en Sierra Leone.
La situation épidémiologique est suivie avec attention par l’OMS. Une aide technique est assurée dans les communautés et les établissements de santé affectés pour mobiliser les ressources humaines et financières et contenir l’épidémie.
Une contamination redoutablement efficace
Le virus Ebola se transmet à l’homme par contact direct avec le sang ou les fluides biologiques (larmes, salive, lait maternel, sperme, sueur...). Il peut également se transmettre par contact avec des animaux morts ou vivants installés dans les zones forestières affectées (chauves-souris, singes ou antilopes), ou par contact avec des personnes décédées, lors de rites mortuaires.
Les recherches menées ces dernières années n’ont pas encore permis de trancher sur l’origine de ce virus. Certaines études suggèrent que les chauves-souris des forêts tropicales d'Afrique, vecteur principal du virus Ebola, participeraient à son cycle de transmission.
Identifier les symptômes
Les premiers symptômes peuvent apparaître entre 2 et 21 jours (moyenne de 8 jours) après la contamination. La maladie débute brutalement par un syndrome grippal (fièvre, fatigue intense, douleurs musculaires et articulaires). Elle évolue ensuite vers des troubles digestifs (diarrhée, vomissements) et des éruptions cutanées. La phase terminale est marquée par des hémorragies internes et externes. La souche la plus virulente, nommée « Zaïre » tue en quelques jours 90% des personnes infectées.
Le risque de contamination est présent durant la phase symptomatique. Malheureusement, les autres pathologies endémiques sévissant dans ces régions d’Afrique comme le paludisme ou la fièvre jaune peuvent compliquer le diagnostic.
Il n'existe à ce jour aucun traitement curatif ni vaccin homologué.
Plusieurs vaccins et traitements sont en cours d’évaluation en laboratoire, mais le développement clinique risque de prendre encore du temps. Il s’agit dès lors de préparer les pays voisins afin de prendre les mesures adéquates pour isoler les populations les plus exposées.
Conseils aux voyageurs
Le risque d’importation du virus Ebola en France est très faible, mais ne peut être totalement exclu. Au vu de la situation épidémiologique actuelle, des mesures de prévention doivent être prises pour les voyageurs à destination ou de retour des pays affectés.
Il est bien sûr recommandé de ne pas se déplacer dans la zone de foyer de l’épidémie (en Guinée forestière), ni dans les zones signalées en Sierra Leone et au Liberia.
Le site du Ministère des Affaires Etrangères et celui de l’OMS font régulièrement le point sur l’évolution de l’épidémie, et émettent un certain nombre de recommandations sanitaires si vous voyagez dans ces zones.
Notez que tout cas suspect doit être signalé sans délai au Centre 15.