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Guerre des bactéries en milieu hospitalier

Rédigé par , le 31 May 2017 à 11h46

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microbiologiste au travail.

microbiologiste au travail.

Pendant longtemps, il a été admis que les bactéries n’ont d’action nocive que sur les hommes, les animaux et les plantes. Pourtant, les bactéries ne sont pas seules dans leur environnement. Si certaines espèces cohabitent, d’autres se livrent une véritable guerre pour régner en maitre sur une niche écologique. 

Carte des échanges bactériens dans un hôpital et leurs interactions

Des chercheurs américains se sont intéressés à cette guerre des bactéries. Selon Jack Gilbert, directeur du Microbiome Center et professeur de chirurgie à l’Université de Chicago, le but a été d’étudier les échanges microbiens dans un environnement hospitalier et leurs interactions, puis de dresser une carte détaillée. Cette étude a été menée deux mois avant et dix mois après l’ouverture de l’hôpital de l’Université de Chicago.

En 2013, cet établissement hospitalier est flambant neuf. Cependant, avant même d’ouvrir ses portes, il a déjà été surpeuplé par différentes espèces de bactéries comme l’Acinetobacter et le Pseudomonas. Dès l’admission des premiers malades, la guerre entre les ex-maitres des lieux et les bactéries sous la fleur cutanée des patients a commencé.

Lors du premier jour, les chercheurs ont constaté que les bactéries déjà présentes ont semblé prendre le dessus sur les nouveaux occupants. Néanmoins, elles vont très vite être débordées. Ainsi, le jour suivant l’hospitalisation des patients, elles vont perdre cette guerre farouche au profit d’autres espèces telles que le Corynebacterium, le Staphylococcus et le Streptococcus.

Enjeu majeur dans la lutte contre la propagation des micro-organismes

Cette étude revêt une importance capitale. Sur son site web, l’Hospital Microbiome Project atteste en effet que 100 000 patients perdent la vie aux Etats-Unis des suites d’une infection liée au soin. Avec cette carte des échanges bactériens et leurs interactions, il est possible de mieux prédire les rôles de l’architecture et des matériaux dans la lutte contre la prolifération des micro-organismes.

D’après le Pr Didier Lepelletier, chef du service de bactériologie et d’hygiène hospitalière du CHU de Nantes, cette étude permet aussi de comprendre et de prévenir plus efficacement les infections liées au soin. Jusqu’ici, personne n’est en mesure de répondre si ces infections sont le fruit de la contamination entre soignants et patients, entre patients eux-mêmes ou encore de l’environnement.

Les résultats de l’étude ont également révélé que l’humidité favorise les échanges entre la peau des patients et l’environnement. Cela explique l’interdiction des fleurs et des fontaines à eau dans les services recevant les patients greffés. Par contre, une bonne luminosité et plus de chaleur dans leurs chambres limitent significativement les interactions. 

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La Rédaction

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