Rapport sexuel : un tiers des étudiants ne se protègent jamais !

Plus d’un tiers des étudiants affirment ne jamais avoir utilisé de préservatif. La Smerep, mutuelle étudiante, publie une étude sur la protection sexuelle des jeunes, alors que la campagne Sidaction commence le 4 avril prochain.

Le petit ruban rouge habillera tous les écrans télévisés à partir du 4 avril prochain. A l’occasion de cet évènement, la Smerep, l’une des deux mutuelles étudiantes avec la LMDE a publié une étude sur l’utilisation du préservatif. Les résultats sont alarmants.

20% des étudiants ne se protègent pas pour garder « la magie du moment »

80% des étudiants affirment avoir déjà eu un rapport sexuel mais seulement 41% d’entre eux utilisent systématiquement un préservatif. Plus inquiétant encore, 30% de ces jeunes gens confient ne jamais avoir utilisé de protection.

Le slogan « Sortez couverts » ne serait-il pas parvenu aux oreilles de chacun ? Trois grandes raisons sont en fait mises en avant. D’abord, dans 60% des cas, les deux partenaires ont fait un test de dépistage avant de commencer une relation sexuelle : ce chiffre tempère la vision alarmante de cette enquête. En revanche, 50% affirment utiliser un autre moyen de contraception. Ce motif confirme une confusion entre contamination et contraception, confusion contre laquelle tous les acteurs autour de la lutte contre le sida se battent. Outre le virus du VIH, les partenaires peuvent développer d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST) dont la dangerosité n’est pas à négliger ! La chlamydiose, l'hépatite B ou l’herpès génital sont autant d’infections possibles, pouvant survenir en un seul rapport. Mais la dernière raison révèle un manque sévère de connaissances sur le sujet : 20% des étudiants affirment ainsi qu’utiliser un préservatif ôte la magie du rapport sexuel.

1,7 million de personnes infectées sont mortes en 2011

Les étudiantes sont plus touchées que les hommes. 30% d’entre eux affirment ne pas avoir utilisé de préservatifs contre 39% chez les femmes. Des différences au niveau géographique sont considérables pour le dépistage. Les étudiants en Ile-de-France s’avèrent plus enclin à en réaliser un test à chaque changement de partenaire. Ils sont 40% à l’avoir fait, contre 33% à l’échelle nationale.

D’autres études ont montré que l’idée du virus du VIH apparaît bien plus abstraite pour la génération actuelle d’adolescents que pour les précédentes. Les chercheurs craignent que le traumatisme vécu dans les années 1980, lors de l’arrivée de la maladie en Europe,  avec la vague de contamination ne soit passée. La jeunesse d'aujourd'hui ne serait plus aussi sensibilisée.

L’AIDES, première association française de lutte contre le SIDA, continue pourtant de publier des chiffres effrayant. En 2011, 34 millions de personnes étaient contaminées alors que 1,7 million de personnes infectées sont décédées à cause du virus. Pire encore, l’association a estimé à 2,5 millions le nombre de nouvelles contaminations.

Face à ses chiffres alarmants, la Smerep appelle à se mobiliser lors du week-end prochain. Les 4, 5 et 6 avril seront bien sûr animés par une campagne médiatique afin de récolter des fonds et continuer la recherche contre le sida. La mutuelle invite également les étudiants à se rendre dans ses locaux pour une information autour du thème « Sida et MST ». Elle aura lieu au 54 Boulevard Saint-Michel (75006, Paris) pour les Franciliens.