L’urticaire, une pathologie complexe et fréquente

L’urticaire fait partie des maladies de la peau les plus répandues. D’après les estimations, 15 à 20% de la population mondiale seraient concernés par cette affection. Il s’agit d’une éruption cutanée localisée ou généralisée, constituée d’une ou de plusieurs plaques rouges, en relief, de taille variable et bien délimitées. 

Une affection dermatologique encore mal comprise

D’après le Dr Brigitte Milpied, dermatologue au CHU de Bordeaux, l’urticaire est déclenchée par l’activation des mastocytes, cellules situées dans les couches superficielles de la peau. Au repos, celles-ci ne produisent rien. Par contre, au contact de certains facteurs, ces mastocytes libèrent de l’histamine, molécule à l’origine des plaques et des démangeaisons. Une personne sur cinq fera une crise au cours de sa vie.

Contrairement aux idées reçues, l’urticaire n’est pas une allergie. Son origine allergique n’est d’ailleurs pas si fréquente. Cependant, le mécanisme de déclenchement de cette affection est encore mal compris. Retrouver sa véritable cause n’est pas si évident. Ayant rarement une cause unique, les dermatologues parlent souvent de conjonction de facteurs.

Selon la durée de la crise, deux cas de figure se présentent. Dans le cas d’une crise d'urticaire aigüe, les plaques apparaissent brutalement et disparaissent après 4 à 5 jours en moyenne. Si celle-ci se reproduit tous les 2 à 3 jours pendant plus de 6 semaines, les médecins parlent d’urticaire chronique pouvant persister après 10 ans dans 20% des cas.

Une maladie handicapante dans beaucoup de cas

L’urticaire, surtout sous sa forme chronique, n’est pas une affection banale. Les plaques, les démangeaisons et les œdèmes altèrent la qualité de vie des patients : près de 75% enregistrent une baisse de performances au travail ; plus de 70% n’ont plus de vie sociale active ; environ 65% souffrent d’anxiété et 40% de troubles du sommeil.

Selon le Dr Christine Sauvage, chef du service allergologie à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Lille, l’urticaire peut constituer une maladie handicapante compte tenu de ses impacts tant physiques que psychologiques et sociaux. Elle insiste ainsi sur la nécessité d’informer afin de prévenir l’isolement des patients. De plus, d’importants progrès ont été réalisés en matière de consultation, d’éducation thérapeutique et de prise en charge.

Il existe à l’heure actuelle différents traitements de l’urticaire avec des résultats avérés. A base d’antihistaminiques, ils ont pour but d’empêcher la libération d’histamine par les mastocytes. En même temps, tout contact avec l’agent déclencheur est déconseillé. Pourtant, la prévention reste le meilleur moyen d’éviter les crises. Cela passe par l’éviction des agents déclencheurs.