Maladie de Lyme, les experts de la pathologie divisés
Rédigé par La Rédaction , le 27 September 2016 à 11h35
La tique est un vecteur de la maladie de Lyme
La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une infection contractée suite à une piqûre de tique. Cette zoonose est induite par une bactérie du genre Borrelia, plus précisément Borrelia Burgdorferi, et traitée par antibiothérapie. Cependant, son diagnostic n’est pas facile à poser et sa chronicité encore débattue.
Une bactérie passée maître dans l’art du déguisement
La borréliose de Lyme tient son nom de la ville de Lyme, dans le Connecticut aux Etats-Unis, où elle a été identifiée pour la première fois. Maladie à transmission vectorielle, elle touche en général les promeneurs en forêt et les chasseurs mais aussi les agriculteurs. Comme la plupart de ses symptômes est commune à d’autres infections, elle est sous-diagnostiquée.
Multi-viscérale, la maladie de Lyme peut affecter un grand nombre d’organes. Cette zoonose se développe toutefois par différents stades sur plusieurs années au cours desquelles elle peut passer totalement inaperçue, parvenant à tromper le système immunitaire de l’organisme. Le Borrelia Burgdorferi a la capacité de se cacher efficacement et de changer de forme selon que la bactérie soit active ou en sommeil.
Sans une prise en charge adaptée, les impacts de la borréliose de Lyme peuvent pourtant être graves. Au troisième stade, cette infection bactérienne est susceptible de causer des arthrites chroniques séronégatives. De plus, les malades peuvent présenter les signes neurologiques de méningo-encéphalite chronique tels que la paralysie, l’étourdissement, les maux de tête, etc.
De profonds désaccords sur le diagnostic et le traitement
Depuis la découverte de la borréliose de Lyme, les spécialistes de cette infection bactérienne sont en total désaccord sur le diagnostic, le traitement et les formes persistantes. Le seul point où leurs avis convergent concerne l’érythème migrant mais son apparition n’est pas toujours systématique, compliquant le diagnostic.
Ils se lancent ainsi dans une guerre d’experts, ceux qui sont pour la Conférence de consensus de 2006 contre ceux qui adoptent une autre vision. Or, les critères scientifiques sortis lors de cette conférence sur les démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives sont plus que discutables et contestés par de nombreux médecins généralistes et spécialistes.
Un des points de discorde porte sur la chronicité de la maladie. Certains médecins affirment que la borréliose de Lyme ne nécessite qu’une antibiothérapie de trois semaines. Pourtant, il existe chez des patients une persistance dans les années qui suivent la contamination. A cela s’ajoutent les tests de détection peu fiables. Le lancement du Plan Lyme par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, est un bon début dans la reconnaissance du problème.