Un logiciel de reconnaissance faciale pour déceler les maladies génétiques
Rédigé par Emmylou Drys , le 27 June 2014 à 12h30
Un exemple du fonctionnement du logiciel. Le syndrome est à gauche repéré suite à l'analyse de la photo.
Des chercheurs britanniques de l’université d’Oxford ont mis au point un logiciel qui, grâce à un algorithme, est capable par l’analyse d’une simple photo de détecter les maladies génétiques rares.
Même le 16ème président des Etats-Unis Abraham Lincoln n’y a pas échappé. En effet, grâce à sa photo, le logiciel conçu par des chercheurs britanniques a su repéré le syndrome de Marfan dont ce dernier était atteint. Comme quoi, la reconnaissance faciale peut aussi avoir du bon. Grâce à ce logiciel, le diagnostic de maladies génétiques rares sera désormais facilité.
Plus de 90 pathologies répertoriées
Le logiciel fonctionne par comparaisons. Des dizaines de photos, représentant chacune des pathologies, à des âges différents, sont stockées sur la base de données de l’outil. Il suffit de soumettre une image numérique au logiciel, qui va l’analyser en prenant en compte 36 caractéristiques du visage (forme du nez, de l’arcade sourcilière, reliefs, angle des yeux etc...) et par la suite de procéder à un diagnostic en repérant les caractéristiques propres à certaines maladies.
Au total, ce sont plus de 90 pathologies qui sont répertoriées au sein de cette base de données. Cela représente un bon début mais mérite d’être amélioré quand on sait que ce sont plus de 7 000 maladies génétiques qui sont connues à ce jour.
Un réel outil d’accompagnement
En France, ce sont plus de 3 millions de personnes qui sont atteintes de maladies génétiques rares et 30 à 40% d’entre elles souffrent de déformation physique (dysmorphie). Seulement, certaines pathologies sont très dures à déceler. Peu de spécialistes sont formés à la reconnaissance physiologique et le diagnostic peut parfois prendre des années, que de temps perdu pour les malades qui pourraient bénéficier d’un traitement adapté.
Ce logiciel n’a pas pour ambition de remplacer le professionnel mais de lui faire gagner du temps. « Ce n'est pas suffisant pour poser un solide diagnostic mais cela aide considérablement à réduire le nombre de possibilités. L'idée est de l'offrir à tous les systèmes de santé dans le monde parce que tout ce dont vous avez besoin, c'est un ordinateur et une photo numérique », indique le Dr Christofer Nellåker, l’un des créateur de cet outil.
Son efficacité est démontrée dans 93 % des cas. « À terme, n’importe quel médecin sur la planète devrait pouvoir prendre en photo un patient à l’aide de son smartphone, procéder à une analyse à distance, puis savoir rapidement si ce dernier est atteint d’une maladie génétique » se réjouit le Dr Nellåker.
