Dermographie : la maladie au service de l’art
Rédigé par Emmylou Drys , le 27 May 2014 à 14h00
Crédit photo : Ariana Russell Page
Une sensibilité artistique à fleur de peau. L’artiste américaine Ariana Page Russell est atteinte d’une forme rare d’urticaire. A chaque contact, sa peau rougit et marque en relief. Elle a décidé de faire de cette pathologie un modèle de photographie.
Plus que n’importe qui, Ariana Page Russell aura tendance à rougir si vous la complimenter sur ses œuvres d’art. Parce qu’elle sera touchée bien entendu mais aussi parce qu’elle est atteinte d’une forme rare d’urticaire : la dermographie.
Une sensibilité de la peau extrême
Redisons-le, la dermographie est une forme d’urticaire. Elle se caractérise par une sensibilité extrême des tissus de la peau. Chaque contact, même le plus insignifiant va laisser une marque éphémère sur la peau de la personne. La marque devient rouge, puis blanche, puis forme un relief comme une griffure en cours de cicatrisation. Elle s’estompe au bout de 10 à 30 minutes.
Cette maladie n’en est pas vraiment une car elle ne provoque pas de démangeaisons. Elle serait considérée comme telle si cela était le cas. Elle est provoquée par la libération d’histamine, un composé chimique qui se trouve dans les tissus de la peau.
Selon la revue scientifique Sciences et Avenir, on estime qu’environ 5 % de la population est touché par la dermographie et qu’elle touche principalement le jeune adulte. Elle évolue spontanément vers la guérison, d’une durée allant de quelques mois à plusieurs années, la moyenne étant de 5 ans.
La peau comme inspiration
Dans sa biographie sur son site web, Ariana Page Russell « créé des images qui explorent la peau comme un document de l’expérience humaine, en utilisant l’hypersensibilité de sa propre peau pour illustrer les façons dont nous exposons, exprimons, ornons et s’articulons nous-même »
Elle créé des dessins sur son propre corps, allant des courbes longilignes aux dessins d’inspiration Inca en passant par des lignes en entière d’écriture, tout cela sans ressentir aucune douleur. Elle estime que le corps est un indice du temps qui passe et que la peau joue un rôle protecteur. Elle est pour elle un accessoire de mode comme un autre.
Ses créations sont des tatouages éphémères, capturés en photo puis exposés en collage, montages ou autres œuvres d’art qu’elle a déjà exposé à New York, en Australie ou encore en Chine.