Conférence sur le Sida, entre optimisme et inquiétudes
Rédigé par La Rédaction , le 25 July 2017 à 11h45
L'IAS2017 se déroule à Paris.
Depuis l’ouverture de la première conférence internationale sur le Sida en 1985, des avancées importantes ont été réalisées en matière de prévention et de thérapies. Toutefois, cette maladie contagieuse continue de faire des ravages. Le bilan en 2016 est d’un million de victimes et de 1,8 million de personnes contaminées.
De nouvelles pistes thérapeutiques plus qu’encourageantes
La 22ème conférence internationale sur le Sida se tient à Paris du 23 au 26 juillet 2017. Plus de 6 000 spécialistes de cette maladie se réunissent pour faire le point sur les derniers progrès de la recherche dans le domaine de la prévention et des traitements. La trithérapie a révolutionné la santé des séropositifs et des malades mais comporte des effets secondaires.
A ce jour, il n’existe encore aucun vaccin, ni de traitement médical au Sida. Les chercheurs explorent ainsi de nouvelles pistes thérapeutiques afin d’endiguer les épidémies qui ont déjà fait plus de 34,5 millions de morts. La prise d’antirétroviral avant un risque de contamination et l’injection d’anticorps pour contrôler le VIH en font partie.
Des chercheurs au CNRS de l’Université de Montpellier ont aussi réussi à mettre en place un modèle de laboratoire récapitulant les caractéristiques des cellules réservoirs. Celui-ci leur a permis d’isoler 103 gènes actifs lorsqu’une cellule est infectée par le virus. Ces gènes servent à synthétiser la CD32a, protéine spécifique à la surface de 80% des cellules contaminées.
Des inquiétudes fondées sur la pérennité des financements
Avant même l’ouverture de ce sommet de la recherche sur le Sida, les organisateurs ont fait part de leurs craintes. En effet, la situation actuelle est critique avec l’indifférence de Donald Trump pour la lutte contre le Sida et la recherche médicale. Le Président américain a annoncé d’importantes coupes budgétaires. Or, avec 4,9 milliards de dollars, les Etats-Unis constituent le plus gros contributeur.
Les coupes budgétaires pour 2018, si celles-ci sont entérinées par le Congrès, vont priver de traitements antirétroviraux plus de 850 000 séropositifs et malades d’après la Kaiser Family Foundation. Le plus durement touché serait le continent africain. Selon toujours cette ONG américaine, ces coupes estimées à plus d’un milliard de dollars pourraient engendrer 200 000 nouvelles contaminations.
Par ailleurs, Emmanuel Macron n’a pas encore arrêté sa position concernant les financements internationaux mais il semble emboîter le pas à son homologue. Le Président français a décidé une réduction des aides au développement. Pourtant, sans ces investissements, la recherche ne peut avancer et sans la recherche, la fin du VIH n’est pas envisageable.