Paludisme, la résistance au traitement se propage en Asie
Rédigé par La Rédaction , le 24 July 2019 à 14h58
Résistance aux médicaments anti-paludiques en Asie.
Avec 220 millions d’infections et plus de 425 000 décès par an, le paludisme reste l’une des maladies infectieuses les plus terribles au 21ème siècle. Les enfants de moins de 5 ans sont les principales victimes. Pourtant, le parasite responsable du paludisme devient plus résistant au traitement depuis plusieurs années.
Une menace grandissante pour la lutte contre le paludisme
Egalement appelé malaria, le paludisme est une maladie infectieuse causée par des parasites appartenant au genre plasmodium. Maladie à transmission vectorielle redoutable, il fait plus de ravages que des maladies redoutées telles que le sida. Il s’agit simplement de la parasitose humaine la plus grave et la plus fréquente. La situation dans le monde demeure préoccupante malgré des améliorations.
Le paludisme constitue un problème de santé publique mondial. D’une part, les moustiques sont de plus en plus résistants aux insecticides. D’autre part, la menace de la résistance des parasites est grandissante. En Asie du Sud-est, jusqu’à 80 % d’entre eux ne répondent plus à la combinaison de médicaments classiques, l’artémisinine et la pipéraquine.
Cette résistance des parasites courants responsables du paludisme n’est pas un phénomène nouveau. Elle est apparue, puis s’est généralisée en 1950-1960. Cependant, la communauté internationale s’inquiète désormais de l’apparition de poches de résistance dans le bassin du Mékong. Avant 2009, les souches de parasites résistants n’étaient présentes qu’au Cambodge. Actuellement, elles se sont propagées au Laos, au Vietnam et en Thaïlande.
Des taux d’échec des traitements plus élevés et inquiétants
La propagation de la résistance des parasites aux traitements antipaludiques n’augure rien de bon. Dans les 1950-1960, la résistance du Plasmodium falciparum aux premières générations de chloroquine et de sulfadoxine-pyriméthamine a déjà mis à mal les efforts de lutte contre la mortalité infantile liée à cette maladie. Le même scénario risque de se reproduire.
Le Pr Olivo Miotto du Wellcome Sanger Institute et de l’Université d’Oxford, co-signataire des deux études et qui a codirigé l’étude dite d’épidémiologie génomique, s’inquiète de plus en plus de ce problème de la résistance du Plasmodium falciparum. En effet, cette souche de parasite a la capacité d’envahir de nouveaux territoires et d’acquérir de nouvelles propriétés génétiques.
Les résultats de différentes études confirment cette inquiétude. La résistance à l’association médicamenteuse de première ligne, la DHA-PPQ, gagne dangereusement du terrain en Asie. Elle engendre l’échec des traitements dans 50 % des cas au Vietnam, dans 67 % des cas au Cambodge et jusqu’à 87 % des cas en Thaïlande. Certains spécialistes appellent à l’abandon de ces traitements dès l’apparition d’une résistance.