Epidémie dévastatrice en Guinée : la propagation du virus Ebola continue
Rédigé par Clémentine Billé , le 24 March 2014 à 08h30
Déjà 59 sur 90 personnes atteintes du Ebola sont mortes depuis le 9 février
La fièvre Ebola est un virus mortel dans plus de la moitié des cas. Il provoque des fièvres hémorragiques et il n’y a aucun traitement ni vaccin. Dans un pays aux faibles ressources comme la Guinée, ce virus s’avère dévastateur. Toute la communauté internationale est appelée à la mobilisation.
« Au moins 59 des 80 personnes qui ont contracté (la fièvre) Ebola dans ce pays d’Afrique de l’Ouest sont mortes » a annoncé l’Unicef, organisation représentante de l’ONU pour le sort des enfants dans le monde. Elle ajoute ensuite qu’au minimum trois des victimes sont des enfants. Une épidémie de fièvre hémorragique sévie en Guinée depuis le 9 février.
Le virus Ebola mortel dans 50% à 90% des cas
L’ambassade de France au Liberia, pays voisin, a conseillé aux Français de ne pas se rendre en Guinée. Pourquoi une telle terreur ? Depuis plus d’un mois la maladie inquiétait certes, mais ce n’est que depuis quelques jours que la fièvre Ebola s’est répandue très rapidement, quittant les lointaines contrées du sud du pays pour atteindre la capitale Conakry. Situé sur la côte Atlantique, cette ville compte 1,5 à 2 millions d’habitants.
La propagation de l’épidémie croit de jour en jour et inquiète les autorités sanitaires et internationales. « En Guinée, un pays dont les infrastructures sanitaires sont déjà faibles, une maladie come celle-ci peut être dévastatrice » selon le Dr Mohamed Ag Ayoya, représentant Unicef en Guinée. En effet, il n’existe ni vaccin ni traitement, et la maladie s’avère mortelle dans 50% à 90% des cas. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme même que le virus Ebola est l’un des plus contagieux et mortels chez l’homme.
La maladie se transmet par contacts directs avec le sang, les liquides biologiques (salives, sécrétions sexuelles, transpiration, etc.) ou les tissus des sujets infectés. Arrêter ce virus sans traitement paraît impossible. De plus, la population guinéenne est comme prise dans un cercle vicieux. Si la fièvre peut être transmise aussi par les animaux infectés, il s’avère que les rituels funéraires sont une des causes de cette hausse de l’expansion de la maladie. En effet, lors des commémorations, la famille et les amis sont en contact directs avec le corps du défunt qui joue alors un rôle important de transmission.
Plus de 1200 morts de la fièvre Ebola depuis 1976
Ce virus est pourtant connu depuis de nombreuses années. Le nom de cette fièvre provoquant de fortes hémorragies vient d’une rivière située en République démocratique du Congo (anciennement le Zaïre) où le virus a été détecté pour la première fois en ...1976 ! Depuis, plus de 1200 personnes sont mortes sur les 1850 cas avérés.
Les autorités sanitaires ont très vite réagi, mais les moyens manquent. « Ebola est une maladie extrêmement grave et l’Unicef a pris immédiatement des mesures pour réduire les risques pour les enfants de Guinée » assure le Dr Ag Ayoya. Médecins Sans Frontières (MSF) est désormais sur place : cinq tonnes de médicaments ont été envoyés ainsi que des équipements médicaux tels que des gants, des protège-nez, des solutions de réhydratation orale et des intraveineuses. Le but est de tenter de soigner les patients certes, mais aussi de protéger les médecins. Si vingt-quatre infirmiers et médecins ont été déployés par MSF depuis samedi, c’est parce que les personnels médicaux sont les premières victimes de cette épidémie. « Au moins huit agents de santé ont été tués à ce jour » déclare l’UNICEF.
La mort de ces médecins amenuise les chances d’un possible arrêt de l’épidémie. Trois autres menacent également le pays : le choléra, la rougeole et la méningite. Devant cette situation calamiteuse, l’Unicef appelle les partenaires de la communauté internationale à mettre de toute urgence des fonds à sa disposition pour arrêter la fièvre Ebola. Une réponse se fait toujours attendre à ce jour.