BPCO, une maladie pulmonaire pas encore prise au sérieux
Rédigé par La Rédaction , le 23 November 2016 à 12h30
Le tabagisme est le principal facteur de risque de la BPCO
La BPCO ou broncho-pneumopathie chronique obstructive regroupe des maladies chroniques systémiques d’origine respiratoire. Maladie inflammatoire à progression lente, elle affecte les bronches et engendre une perte d’élasticité du poumon. Ce qui a pour effet d’altérer l’échange d’oxygène et de gaz carbonique, réduisant ainsi l’oxygène disponible pour le corps.
Des patients atteints de la BPCO sans le savoir ou dans le déni
La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie peu connue du public, en particulier des fumeurs et des anciens fumeurs. Pour preuve, huit Français sur dix n’en ont jamais entendu parler. Pourtant, elle touche entre 5 et 10% des adultes de 45 ans et plus. En France, 3,5 millions d’individus en sont atteints et 17 500 en meurent chaque année.
Cette ignorance entraine un retard de diagnostic fréquent, surtout chez les femmes. De plus, la BPCO est une maladie complexe. Longtemps peu symptomatique, elle commence souvent par une simple toux et des expectorations matinales. Peu à peu, une dyspnée à l’effort s’installe et la personne atteinte éprouve des difficultés à effectuer des gestes de la vie quotidienne comme nouer ses lacets de chaussures par exemple.
Vivre avec la BPCO n’est pas une chose facile. D’ailleurs, beaucoup de malades sont dans le déni. Un sondage mené par le Cabinet NXA sur 356 patients pour le compte de l’Association BPCO a ainsi révélé que près de 30% d’entre eux n’acceptent pas le diagnostic. Ils attribuent leur essoufflement au tabac ou au manque de sport.
Des autorités peu concernées par la BPCO et ses retentissements
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’augmenter le risque de contracter la maladie tels que la pollution atmosphérique, la pollution de l’air à l’intérieur d’une maison ou l’exposition à des substances chimiques. Parfois, une infection respiratoire pendant l’enfance favorise aussi son développement. Le principal facteur de risque de la BPCO reste cependant le tabagisme, actif ou passif. Plus de 4 cas sur 5 sont attribués au tabac.
Pour le Dr Frédéric Le Guillo, Président de l’Association BPCO, il est incompréhensible que les discours publics sur les méfaits du tabac ne mentionnent que très peu cette maladie. Il pointe également du doigt la carence morale de l’Assurance Maladie dans la prise en charge de la réhabilitation respiratoire des patients.
D’après le sénateur honoraire Charles Descours, beaucoup reste encore à faire dans la lutte contre le tabagisme. S’il reconnaît volontiers que le ministère de la santé a adopté quelques mesures efficaces comme le paquet neutre, il les juge insuffisantes. Pour Michèle Delaunay, Présidente de l’Alliance contre le tabac, une hausse brutale du prix du tabac reste la solution.