Dépakine, l’APESAC réclame une information judiciaire
Rédigé par La Rédaction , le 23 September 2016 à 12h33
Un dépôt de plainte a été effectué le 21 septembre par l'APESAC
Dans un communiqué, l’APESAC ou Association d’aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsant affirme avoir déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile. Le but est l’ouverture d’une information judiciaire et la nomination d’un juge d’instruction pour établir les responsabilités de ce scandale sanitaire.
Un médicament pourtant incontournable pour les patients
A l’origine de ce vaste scandale sanitaire se trouve la dépakine ou valproate de sodium, une molécule permettant de traiter efficacement l’épilepsie. Considéré comme une référence, ce médicament est indispensable pour de nombreux malades. Il est également administré à des patients atteints de troubles bipolaires sous d’autres noms comme Dépamine et Dépakote. Il est commercialisé par le laboratoire pharmaceutique Sanofi depuis 1967.
Prescrite à une femme enceinte, la dépakine présente cependant un risque de malformations congénitales sévères pour le fœtus. Ce risque est de l’ordre de 10%. En outre, le valproate de sodium peut provoquer l’autisme ainsi que des retards intellectuels et/ou de la marche chez les enfants exposés in utero. Ces risques sont connus depuis les années 2000.
Selon Catherine Hill, épidémiologiste de l’Institut Gustave-Roussy, plus de 12 000 enfants souffriraient des séquelles de ce médicament. Pour sa part, l’APESAC avance le chiffre de 50 000 enfants décédés ou handicapés depuis la commercialisation du valproate de sodium. Pour la seule période de 2007 à 2014, 14 322 femmes enceintes ont été exposées.
Une faible réactivité des différentes entités concernées
L’APESAC compte près de 500 adhérents et représente environ 2 000 familles dans toute la France. Par la voix de sa présidente Marine Martin, l’association a annoncé le 21 septembre dernier le dépôt d’une plainte auprès du tribunal de grande instance de Paris. Une copie a été adressée à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
De nombreux chefs d’accusation motivent cette plainte contre X. Parmi ces motifs figurent la mise en danger d'autrui, l'administration de substance nuisible, la tromperie aggravée, le non-signalement d'effets indésirables et l’atteinte involontaire à l'intégrité de la personne ayant causé une interruption temporaire du travail supérieure à trois mois. L’APESAC déplore notamment la faible réactivité de Sanofi et de l’Agence nationale du médicament.
D’après l’association, ce manquement pointé du doigt par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales a contribué à l’augmentation du nombre des victimes. Depuis 1980, des études ont souligné les effets de ce produit sur le fœtus. De même, le Periodic Safety Update Report de Sanofi a fait état dès 2005 de données de pharmacovigilance.