Schizophrénie : des prédispositions génétiques identifiées
Rédigé par Marie Penavayre , le 23 July 2014 à 10h51
Une vaste étude réunissant plus de 300 scientifiques venant de 35 pays a permis d’identifier plus d’une centaine de variations génétiques associées au risque de développer la maladie. Cette étude publiée dans la revue Nature, est la plus importante jamais réalisée dans le domaine psychiatrique : elle a été menée sur plus de 150 000 individus, dont près de 37 000 patients atteints de schizophrénie.
Qu’est-ce que la schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui se manifeste par des épisodes aigus de psychose, pouvant inclure délires et les hallucinations, mais aussi un retrait social et des difficultés cognitives. Cette maladie touche environ 1 personne sur 100 à travers le monde. Elle se déclare le plus souvent à l’adolescence et autour de la vingtaine. Des traitements sont disponibles mais leur action permet seulement de limiter les symptômes de la psychose et agit peu sur l'affaiblissement des capacités cognitives.
La génétique, une cause majeure de la schizophrénie
Il existe plusieurs variants génétiques associés au risque de développer la maladie. L’étude a donc consisté à rechercher, sur un grand échantillon de personnes, les régions du génome qui constituent des facteurs de susceptibilité au développement de la maladie.
Les chercheurs ont identifié 108 variants génétiques associées au risque de développer une schizophrénie, dont 83 qui n’avaient jusque-là pas été liés à la maladie. Ces variations, ce sont des régions du génome qui diffèrent de celles des personnes saines.
Un lien entre la schizophrénie et les gènes du système immunitaire
La plupart de ces variations incluent des gènes impliqués dans la neurotransmission, c’est-à-dire la transmission de l'information entre les neurones, dans des fonctions cognitives comme la mémoire et l'apprentissage, mais aussi dans le système immunitaire.
Une nouvelle piste de traitement
Ce travail colossal pourrait donc relancer la recherche thérapeutique sur de nouvelles pistes, et notamment sur le développement d’un médicament agissant au niveau des cellules du système immunitaire.
Pour autant, d’après les chercheurs, il est impossible de déterminer avec exactitude l’impact de ces gènes dans l’expression clinique de la maladie, car celle-ci dépend aussi de l’environnement : la génétique n’explique pas à elle seule la survenue de la schizophrénie. Des travaux suggèrent par exemple que le tabagisme ou la consommation de substances psychogènes comme le cannabis sont des facteurs de risque de la maladie. Mais ici encore, le poids réel des facteurs environnementaux est encore mal connu.