Arrêt cardiaque, l’ECMO pratiquée dans la rue
Rédigé par La Rédaction , le 23 April 2018 à 11h38
L'ECMO est désormais expérimentée par certaines équipes urgentistes en cas d'arrêt cardiaque.
L’arrêt cardiaque correspond à l’arrêt du cœur et de la circulation du sang avec ou sans arrêt de la respiration. Une intervention rapide lors des premières minutes augmente sensiblement les chances de survie à long terme du patient. La circulation sanguine extracorporelle permet de suppléer aux défaillances cardiaque et/ou respiratoire.
Un taux de survie sans séquelles neurologiques de 38%
La circulation sanguine extracorporelle ou ECMO, extracorporeal membrane oxygenation, est une technique réservée au départ à la chirurgie cardiaque à cœur ouvert. Son principe consiste à dériver du cœur la circulation sanguine et la faire passer par un appareil qui assure le rôle de pompe et de filtre oxygénant. Elle est désormais utilisée par les urgentistes si le cœur ne repart pas après un arrêt cardiaque.
Intervention très technique et délicate, la circulation sanguine extracorporelle a pour objectif d’alimenter les organes en sang oxygéné. Elle permet de gagner du temps avant l’arrivée des personnes victimes d’arrêt cardiaque à l’hôpital. Depuis sa mise en place, ce protocole a sauvé la vie à 38% des patients réfractaires à la réanimation en Île-de-France.
Théoriquement, la circulation sanguine extracorporelle est pratiquée sur des victimes d’arrêt cardiaque ayant immédiatement bénéficié d’un massage cardiaque et présentant un pronostic cérébral favorable. Le massage cardiaque est d’une importance vitale. Il relance la circulation du sang et l’oxygénation du cerveau et des autres organes, ce qui limite significativement les risques de séquelles neurologiques.
Deux unités pionnières avec les Samu de Paris et de Lyon
L’intérêt pour la circulation sanguine extracorporelle en cas d’arrêt cardiaque réfractaire à la réanimation a été prouvé dès 2008. En plus de stabiliser le patient, cette technique permet au médecin de procéder à une évaluation de l’état de son cerveau. Toutefois, si cette intervention est courante dans les hôpitaux, la réaliser sur la voie publique était encore inimaginable à cette époque.
En France, les Samu de Paris et de Lyon constituent les deux unités pionnières de la pratique dans la rue de ce protocole. En un quart d’heure, les équipes d’intervention sont capables de mettre en place la circulation sanguine extracorporelle en transformant en bloc opératoire un trottoir. L’intervention est réalisée dans les mêmes conditions d’asepsie qu’à l’hôpital.
La maitrise de la circulation sanguine extracorporelle nécessite une formation médicale. Dans le cas des urgentistes des Samu parisien et lyonnais, ils ont été formés durant deux ans par des chirurgiens cardiaques. Ils leur ont enseigné les gestes de précision à effectuer au pli de l’aine pour introduire des canules dans la veine et l’artère fémorales.