Pour rappel, le tétanos reste mortel !

Exceptionnel mais toujours mortel, le tétanos continue de frapper sur le territoire. Ce n’est certes pas les quelques morts chaque année qui devraient effrayer la population, mais devraient faire prendre conscience de la nécessité de faire ses rappels.

Une maladie aux symptômes horribles et douloureux

Niché dans les sols, la poussière ou encore dans les excréments de certains animaux, le bacille Clostridium tetani, bactérie à l’origine du tétanos, est toujours présent en France car anaérobique (pouvant vivre sans oxygène). L’infection est généralement due à une blessure profonde ou à une souillure de la plaie par des objets contaminés (clous, outils de jardinage, échardes, épines ou encore griffes. La bactérie en elle-même n’est pas la cause des symptômes associés au tétanos. En effet, celle-ci sécrète seulement les neurotoxines  qui vont s’attaquer au système nerveux, on parle alors de toxi-infection aiguë grave.

Provoquant initialement des contractions spasmodiques des muscles de la mâchoire accompagnée de crises de spasmes plus générales, les toxines se déplacent petit à petit dans tout le corps. La colonne vertébrale fini par être touchée, le patient  se retrouvant alors fortement courbé en arrière (c’est un des signes distinctifs du tétanos). Les convulsions et les spasmes empêchant la déglutition ou la respiration qui suivent font que dans 30% des cas, la maladie est mortelle. Le malade meurt généralement d’un arrêt cardiaque, d’insuffisance respiratoire ou encore de fatigue généralisée.

Les spores de la bactérie responsable du tétanos sont toujours présents dans notre environnement et le seront sûrement encore dans 150 ans. Le risque reste donc entier et à ne pas minimiser.

"Incidence minime donc, mais pas sans conséquence"

Sur la période 2000-2012, 205 cas ont été relevés en France, 49 d’entre eux n’en sont pas sortis vivants. Incidence minime donc, mais pas sans conséquence, la seule voie possible pour arrêter l’infection est de neutraliser la toxine par des anticorps spécifiques avant qu’elle n’atteigne le système nerveux. Cela nécessite plusieurs semaines d’hospitalisation en services de réanimation et des traitements lourds. Par ailleurs, si le tétanos ne tue pas tout le temps, il peut être à l’origine de séquelles physiques importantes.

La population à risque la plus soumise à une infection au bacille tétanique est celle des seniors. En effet, près de 80% des personnes concernées ont dépassé les 70 ans. De-même, la population féminine semble y être plus sensible (72% de femmes). Leur taux d’anticorps chutant avec l’âge, seuls 45% des hommes et 21% des femmes ayant dépassé les 70 ans disposent d’antitoxine en nombre suffisant pour éviter l’infection.

C’est là l’utilité de réaliser ses rappels explique Denise Antona, chercheuse à l’InVS (Institut de Veille Sanitaire). Les cas ayant développés des complications surviennent toujours chez les sujets qui n’ont pas effectué leur rappel ou simplement non vaccinés précise-t-elle dans une étude menée sur le sujet en 2011. Le rappel reste donc le meilleur moyen de ne pas contracter la maladie. La nécessité de les répéter dans le temps vient entre autre du fait que le tétanos n’est pas immunisant et peut donc s’attraper plusieurs fois.

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Le rappel des rappels

En France, la vaccination antitétanique est obligatoire aux âges les plus jeunes. Une primo vaccination à 2 et 4 mois (deux injections) ainsi qu’un premier rappel à 11 mois doivent être effectués pour protéger le bébé. Deux rappels respectivement à 6 ans et entre 11 et 13 ans sont recommandés pour l’enfance et l’adolescence. Une fois arrivé à l’âge adulte, les rappels peuvent être réalisés à 25, 45 et 65 ans. On doit cependant procéder à un rappel tous les 10 ans une fois le cap des 65-70 ans passé afin d’éviter tout risque inutile.