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Crispr, technique révolutionnaire de modification du génome

Rédigé par , le 23 March 2016 à 13h03

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La méthode Crispr intervient directement sur l'ADN et sur le génome.

La méthode Crispr intervient directement sur l'ADN et sur le génome.

Crispr-Cas9, de son acronyme complet, est une technique de modification des gènes mise au point en 2012 par les microbiologistes Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna. Elles ont offert à la science la possibilité d’intervenir sur n’importe quelle séquence du génome. Depuis sa découverte, elles ont déjà reçu 35 récompenses. 

Une multitude d’applications possibles de la technologie

La technologie Crispr-Cas9 a été calquée sur le mécanisme de défense de certaines bactéries face à une infection virale. Ce système cellulaire consiste à inhiber, modifier ou remplacer des gènes à l’intérieur de l’organisme. Cette technique d’édition de gènes utilise une enzyme d’ADN-coupe dite Cas9 et un brin d’ARN court. L’ensemble est ensuite programmé pour se lier à une séquence précise du génome pour remplacer les gènes défectueux.

Comparé aux autres techniques actuellement disponibles, son potentiel dans le traitement des maladies génétiques est unique. Les tests réalisés sur des souris souffrant de la myopathie de Duchesne ont par exemple donné des résultats encourageants. De même, les scientifiques ont l’opportunité de mettre au point plus rapidement des animaux de laboratoire pour étudier des maladies génétiques humaines.

Les chercheurs ont d'ailleurs réussi à modifier génétiquement des moustiques, vecteurs de la malaria, pour éliminer leurs capacités à transmettre la maladie. Cette propriété se transmet à leur descendance. En agronomie, ils ont créé des variétés de riz et de blé qui résistent mieux aux champignons, pesticides, etc.

Quelques limites et des questions d’éthique

Si la communauté scientifique reconnaît à l’unanimité le potentiel de Crispr-Cas9, il existe tout de même quelques limites à l’utilisation de cette technologie sur l’homme. La première concerne le nombre de cellules à corriger pour obtenir le résultat escompté. La seconde porte sur la garantie de ne modifier le génome qu’à l’endroit voulu. D’ailleurs, aucun essai clinique n’a encore débuté.

Crispr-Cas9 soulève aussi des questions d’éthique, surtout sur la manipulation génétique de cellules reproductrices et d’embryons. L’annonce de modification d’un gène défectueux sur des embryons humains par une équipe de chercheurs Chinois a déjà créé une vive polémique. Par ailleurs, son faible coût pourrait inciter certains scientifiques à remettre sur la table l’idée de transplantation d’organes d’animaux chez l’homme.

Une réflexion éthique s’impose également sur les dérives telles que la modification de cellules différenciées pour choisir la couleur des yeux d’un enfant par exemple. Enfin, se posent les questions sur les besoins thérapeutiques réels de l’homme et les risques de déséquilibre de l’écosystème en modifiant génétiquement des animaux comme les moustiques, pour ensuite les libérer dans la nature. 

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La Rédaction

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