Grippe saisonnière : 2 millions de cas en quelques semaines
Rédigé par Charlotte Canonne , le 23 February 2015 à 10h41
Le pire virus de la grippe depuis 5 ans a touché cette année, près de 2 millions de personnes. Avec 728 cas graves recensés et 72 décès, la ministre de la Santé a lancé vendredi 20 février le plan ORSAN (Organisation de l’offre de soins en situations sanitaires exceptionnelles).
Un virus mutant
La grippe n’a jamais été aussi puissante depuis 5 ans. En quelques semaines, le virus a touché plus de 2 millions de personnes, particulièrement les plus de 65 ans. Les médecins se sont vite laisser submergés par cette épidémie de grippe, et pour cause ! Le virus est une mutation qui a rendu le vaccin habituel pratiquement inutile. Seulement une personne vaccinée sur quatre a été protégée cette année.
La fièvre, les courbatures et les frissons sont les symptômes les plus courants et peu de personnes développent une grippe carabinée. Mais il faut malgré tout être prudent car 728 cas graves et 72 décès ont été enregistrés : un triste record. Parmi les régions les plus touchées, on relève les Midi-Pyrénées où l’on estime 40 000 cas grippaux par semaine, le Languedoc-Roussillon avec 15 000 cas et l’Aquitaine avec 24 000 cas.
Marisol Touraine déclenche le plan ORSAN
Jeudi dernier, les urgentistes ont désigné la situation sanitaire comme « critique » dans des hôpitaux surchargés. François Braun, le président du SAMU-Urgences de France est catégorique : « la sursaturation des services d’urgence est comparable à celle de l’été 2003 » durant la canicule qui avait tué 15 000 personnes. La grippe de type A H3N2 ne pouvant pas être contrôlée par le vaccin qui a été mis en place début 2014.
Devant cette situation d’urgence, Marisol Touraine a déclenché le plan ORSAN qui permettra aux Agences Régionales de Santé de débloquer des moyens pour gérer l’afflux des malades qui restent parfois des heures sur des brancards en attendant d’être consultés. La prise en charge ambulatoire sera renforcée, l’hospitalisation sera réservée aux cas d’urgence uniquement et certaines interventions devront être remises à plus tard pour libérer de la place dans les établissements. Ce plan concerne aussi les centres privés qui devront tous repousser certaines de leurs interventions, renforcer leurs effectifs et ouvrir des lits supplémentaires.
L’arrivée tardive de ce plan a vivement été critiquée par certains professionnels de la santé, comme le professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences à l’hôpital Georges-Pompidou qui a déclaré pour France 2 : « les directions se sont ponctuellement organisées mais pas de signal du ministère de la santé. Aujourd'hui la ministre sort de son trou, déploie son plan ; on est très content, c'est trop tardif. ». Non sans rappeler que l’épidémie de grippe n’a pas encore atteint son pic…