AVC, du venin d’araignée contre les dommages neuronaux
Rédigé par La Rédaction , le 22 March 2017 à 15h21
Du venin d'araignée pour soigner les AVC.
Si leurs morsures s’avèrent parfois dangereuses, voire mortelles, les araignées pourraient prochainement soigner les hommes. Une étude menée par des scientifiques australiens a démontré que leur venin a la capacité de protéger le cerveau après un accident vasculaire cérébral ou AVC. Ainsi, il est possible d’éviter les dommages au cerveau.
AVC, des conséquences graves et irréversibles sur le cerveau
L’accident vasculaire cérébral survient quand des vaisseaux sanguins sont obstrués et causent l’arrêt de la circulation sanguine au niveau du cerveau. A l’heure actuelle, l’AVC constitue la seconde cause de mortalité dans le monde. Chaque année, environ 6 millions de personnes en décèdent. Celles qui en réchappent doivent composer au quotidien avec les séquelles en raison des dommages neuronaux.
L’accident vasculaire cérébral entraine immédiatement un manque d’oxygénation du cerveau. Ainsi, l’organe n’est plus en mesure de réaliser une glycolyse anaérobie et de transformer le glucose en énergie pour fonctionner. Cela s’accompagne d’une baisse du pH du cerveau. Sans une prise en charge adéquate et rapide, la mort des neurones est inéluctable.
Sur le plan moléculaire, cette diminution importante du pH du cerveau a pour effet d’activer le canal ionique ASIC1a ou Acid-Sensing Ion Channel 1a à l’origine de la mort des cellules cérébrales. Grâce à une protéine présente dans le venin de l’araignée Hadronyche infensa, les chercheurs de l’Université de Queensland, dirigés par le Pr Glenn King, ont réussi à retirer ce canal ionique.
AVC, une efficacité avérée jusqu’à huit heures après l’attaque
Recourir au potentiel du venin d’araignée pour soigner un mal n’est pas tout à fait nouveau. L’année dernière, des scientifiques de la même université ont en effet découvert que le venin de la Thrixopelma pruriens inhibe les récepteurs de douleur. Cette fois-ci, le Pr Glenn King et ses collègues ont isolé la protéine Hi1a. Leurs travaux ont révélé une protection jusqu’à huit heures après l’AVC.
Les études précliniques réalisées sur des rats par les chercheurs ont prouvé qu’une faible dose de ce peptide, 2 ng/kg, a suffi pour protéger les rongeurs des impacts dévastateurs de l’AVC. En plus d’avoir protégé leur cerveau contre d’éventuelles lésions, l’injection de cette molécule a permis d’améliorer leurs fonctions motrices et neurologiques.
Outre l’efficacité longue durée de la protéine, un des intérêts de la Hi1a est d’offrir un niveau de protection exceptionnel. Ce qui représente un véritable espoir pour les victimes d’accident vasculaire cérébral. Pour rappel, il n’existe à ce jour aucun traitement permettant de protéger le cerveau pour éviter les dommages neuronaux et les infirmités permanentes des suites d’un AVC.