Appel au don de cerveau : la recherche a besoin de vous !

Un appel au don de cerveau a été lancé lundi 20 janvier par l'Académie de Médecine.

Un appel au don de cerveau post mortem a été lancé lundi par l’Académie de médecine. Les chercheurs sont en pénurie de cet organe qui a encore beaucoup de choses à nous apprendre.

« La recherche bute aujourd’hui sur un obstacle majeur : la pénurie de cerveaux à étudier induite par la disparition programmée de l’autopsie scientifique en France » a ainsi expliqué l’Académie de médecine. Seul 0.11%  des décès ont été suivis d’une autopsie en France en 2011. Parallèlement, les lois sur la bioéthique ont été renforcées ces dernières années, obligeant le consentement du donneur ou de sa famille avant un quelconque prélèvement d’organe post-mortem.

L’essentiel de la demande concerne les recherches sur le vieillissement cérébral et les maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. «Nous avons besoin de cerveaux de patients atteints de ces maladies, mais également de cerveaux témoins, c'est à dire de personnes qui n'étaient pas touchées par ces pathologies avant leur décès afin de pouvoir les comparer» développe Marie-Claire Artaud, coordonnatrice de la banque de cerveaux à l’hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière.

Une bio-banque nationale pour le cerveau

Créée en 2006 sur une initiative des associations France Alzheimer et France Parkinson le groupement d’intérêt économique Neuro-CEB est en charge de récolter les précieux organes. Depuis et avec l’aide de plusieurs associations, 400 cerveaux ont déjà été récoltés et près de 1700 personnes ont accepté de donner le leur au moment de mourir. Selon Mme Artaud, les dons de patients atteints des maladies d’Alzheimer et de Parkinson ne sont pas les plus concernés. Les dons de personnes ayant la Sclérose en plaques par exemple ou les dons de cerveaux témoins sont pour leur part, clairement insuffisants précise-t-elle.

Pour l’Académie de Médecine, les conditions pour le don de cerveau devrait être les mêmes que celles nécessaires à une greffe. Le consentement présumé (sont considérées comme consentantes, les personnes n’ayant pas manifesté d’opposition au don de leur vivant ou n’étant pas inscrit dans le registre national des refus) serait, selon Marie-Claire Artaud, le meilleur moyen de recevoir des dons de manière plus régulières ?

Une cinquantaine de projets de recherche ont à ce jour bénéficié d'échantillons de cerveaux. Espérons que cette campagne de collecte pour le moins originale porte ses fruits.