Syndrome de Diogène, un trouble parfois pathologique

Pour certains médecins, le Syndrome de Diogène est un choix de mode de vie. Pour d’autres, il s’agit d’un trouble pathologique se traduisant par un dérèglement à la fois psychologique et comportemental. Le Syndrome de Diogène est caractérisé par l’absence d’hygiène corporelle et l’accumulation compulsive d’objets et de détritus. 

Des symptômes spécifiques permettant son identification

Les deux psychiatres anglais, Mac Milan et Shaw, sont les premiers à étudier le Syndrome de Diogène en 1966. Leur étude a porté sur 72 personnes âgées ayant vécu dans des conditions d’hygiène insalubres. Ils ont constaté chez l’ensemble des sujets un effondrement excessif de la propreté personnelle et environnementale. Ils l’ont baptisé « Syndrome de décompensation sénile ».

Le nom de « Syndrome de Diogène » n’a été adopté qu’en 1975 après la publication de Clark, Gray et Makinkar. Plusieurs symptômes typiques permettent de l’identifier facilement dont le principal est la négligence de l’hygiène corporelle et du lieu de vie. Il se caractérise également par l’accumulation maladive d’objets inutiles et de détritus, voire même d’excréments.

Par ailleurs, les patients souffrant de Syndrome de Diogène vivent dans le déni et n’éprouvent aucune honte quant à leur condition de vie. Cela conduit inéluctablement à l’isolement social. D’abord, ils refusent toute aide pour le nettoyage et le rangement. Puis, ils n’acceptent plus de recevoir des gens à la maison. Les cas extrêmes provoquent la prolifération d’insectes.

Pas de profil type et difficulté d’accompagnement du patient

D’après le Dr Jean-Claude Monfort, Psychogériatre et auteur d’ouvrages sur le Syndrome de Diogène, des maladies se cachent souvent derrière les symptômes de ce trouble. Les résultats d’une étude parus dans The Journal of Aging Research & Clinical Practice le confirment. En effet, plus de 56% des patients qui en sont atteints souffrent aussi de maladie neurologique ou psychiatrique.

Le Syndrome de Diogène est un comportement acquis de certaines personnes âgées. Toutefois, il peut toucher n’importe qui à tout âge. Chez les plus jeunes, ce trouble affecte dans la majorité des cas les patients schizophrènes. Chez les sujets du troisième âge, il a souvent été diagnostiqué de la démence fronto-temporale, pathologie proche de la maladie d’Alzheimer.

Venir en aide à un « Diogène » est toujours délicat et nécessite du tact et de la prudence. La prise en charge commence par la détection des cas à risque. Ensuite, l’adoption de mesures de protection sociale s’impose pour prévenir les rechutes. La meilleure solution est l’admission dans une structure spécialisée comme un hôpital ou une unité de gériatrie.