Voir les maladies cardiovasculaires dans le lobe de l’oreille
Rédigé par Charlotte Canonne , le 21 July 2015 à 16h10
Prédire les maladies cardiovasculaires dans son lobe d'oreille
Lire et prédire les risques de maladies cardiovasculaires dans le lobe de l’oreille… cela vous paraît improbable ? Et pourtant, on s’éloigne franchement de la diseuse de bonne aventure pour se pencher sur une étude américaine tout à fait sérieuse, relatée dans le Journal International de Médecine (JIM). L’efficacité de ce dispositif de dépistage des risques de contracter une maladie cardiovasculaire a été scientifiquement prouvée.
2 000 oreilles analysées pour l’étude
Le journal commence son explication ainsi : « La présence d’une strie occupant au moins un tiers de la distance comprise entre le tragus (cette petite partie protectrice de l’oreille qui se trouve à l’extrémité externe du conduit auditif) et la partie postéro-inférieure du bord du lobule de l’oreille a été souvent associée à une maladie coronaire et à une artériopathie périphérique (une maladie des artères qui irriguent les membres) ».
En bref : le sillon allant du tragus au lobe d’oreille serait capable d’en dire plus quant aux risques d’accidents vasculaires cérébraux d’origine ischémique (apport insuffisant de sang dans une partie du cerveau). Mais jusqu’à la publication de cette étude, aucun travail n’avait clairement affirmé un lien entre ce sillon et le risque d’accident.
Les auteurs de l’étude ont alors cherché un quelconque rapport avec ce sillon chez 1 000 patients hospitalisés. Ils ont alors photographié leurs deux oreilles, soit 2 000 oreilles et les ont classées en fonction de leurs stries (ces « rides » si caractéristiques aux oreilles) selon leur inclinaison, leur longueur, leur profondeur, leur localisation uni ou bilatérale. Ces stries en question ont ensuite été décrites par des médecins qui ne connaissaient pas les antécédents médicaux des patients.
L’étude s’est donc déroulée en deux étapes. La première phase (la phase initiale) impliquait 300 patients et visait à définir les critères qui permettaient de trier et classer les stries en fonction de leur sensibilité. De cette phase, un type de strie en rapport avec les maladies cardiovasculaires a été défini. La seconde phase (la phase de confirmation) impliquait 700 patients et analysait uniquement l’association entre la présence de cette strie particulière ainsi que les événements cardiovasculaires du patient.
La strie diagonale et bilatérale
De ces deux phases de tests, les chercheurs ont trouvé une strie diagonale et bilatérale du lobule d’oreille chez 43 % des personnes qui avaient eu des problèmes cardiovasculaires. Ils ont également trouvé cette strie chez 29 % de personne n’ayant pas eu de problèmes. « Pour ce qui est de l’accident vasculaire cérébral d’origine ischémique, il était également significativement associé à la présence d’une strie diagonale et bilatérale du lobule de l’oreille » confirment les auteurs. Selon eux, l’inspection du lobule de l’oreille possède une grande utilité dans le dépistage de la maladie athérosclérose (qui touche les parois internes des artères et diminue la circulation du sang dans les vaisseaux).
En espérant que cette information ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, il est temps de vérifier son lobe d’oreille dans le miroir le plus proche de vous !