SIDA : une Française de 18 ans en rémission
Rédigé par Charlotte Canonne , le 21 July 2015 à 11h48
Une Française de 18 ans, atteinte par le VIH à la naissance est en rémission
Une jeune Française de 18 ans, infectée par le virus du Sida durant la grossesse de sa mère, est actuellement en rémission. Un véritable espoir pour la recherche et la lutte contre la maladie dont le nombre d’infections ne cesse de diminuer depuis le début du 20ème siècle. Selon une étude publiée le lundi 20 juillet 2015, la jeune fille aurait été placée sous traitement antirétroviral jusqu’à l’âge de six ans. Ce cas de rémission est une première mondiale.
Premier cas mondial de rémission après une infection par le VIH
Suite aux résultats satisfaisants sur la diminution du nombre d’infections par le VIH, délivrés par l’OMS il y a quelques jours, un nouvel espoir se fraye un chemin parmi les chercheurs français. Une Française de 18 ans, infectée par le virus du Sida durant la grossesse de sa mère, est en rémission. Selon l’étude française présentée par le Dr Asier Saez-Cirion de l’Institut Pasteur lors de la 8e conférence sur la pathogénèse du VIH à Vancouver, ce cas prouve « qu’une rémission prolongée après un traitement précoce peut être obtenue chez un enfant infecté par le VIH depuis sa naissance. » La jeune fille était sous traitement antirétroviral jusqu’à l’âge de six ans puis le traitement avait été stoppé.
La rémission à long terme de la Française a eu lieu après la prise d’antirétroviraux, ce qui prouve qu’un traitement précoce est particulièrement important pour contrôler l’infection par le VIH. Au moment de sa naissance, l’enfant avait été immédiatement traitée par l’antirétroviral zidovudine durant six semaines avant d’être diagnostiquée porteuse du VIH un mois après sa naissance. « Deux mois plus tard, et suite à l’arrêt programmé du traitement prophylactique, elle présentait une charge virale très élevée, conduisant à la mise en route d’un traitement associant quatre antirétroviraux » et ce durant ses six premières années, a commenté le Dr Saez-Cirion.
Une rémission à long terme chez l’enfant serait enfin possible
Suite à l’arrêt des traitements décidé par sa famille, l’équipe médicale a revu la petite fille un an plus tard. Celle-ci « avait une charge virale indétectable (moins de 50 copies d’ARN-VIH par ml de sang) » On considère que le nombre de copies du virus est faible quand il est inférieur à 10 000 copies/ml de sang. C’est pourquoi le traitement avait été stoppé. Aujourd’hui, la petite fille est devenue une jeune femme et sa charge virale est toujours indétectable bien qu’elle n’ait jamais repris d’antirétroviraux. Les médecins affirment que cette rémission n’est en aucun cas liée à un contrôle naturel de l’infection, mais bien la combinaison d’antirétroviraux qui a permis de lutter contre le virus bien qu’il soit toujours présent.
Les chercheurs affirment également que le cas de la jeune femme « est un fait clinique majeur qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche ». Mais il ne faut toutefois pas confondre rémission et guérison comme le rappelle le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS (groupement de chercheurs sur le Sida et les hépatites virales). Il a également tenu à ajouter qu’il n’était pas possible de prédire de l’état de santé de la jeune femme puisque celle-ci reste infectée par le virus.
Cette rémission redonne néanmoins espoir aux chercheurs et prouve que placer tous les enfants nés de mères séropositives sous traitement antirétroviral pourrait provoquer de réels résultats.