Autisme, la HAS pour un diagnostic précoce

Faisant partie des troubles envahissants du développement, l’autisme apparaît avant l’âge de trois ans. A l’heure actuelle, ce trouble neurodéveloppemental complexe touche environ 1% de la population et impacte sur de nombreuses familles. La HAS ou Haute Autorité de Santé regrette les retards de diagnostic et de prise en charge. 

Possibilité de poser le diagnostic à partir de 18 mois

Dans l’Hexagone, un trouble du spectre de l’autisme n’est diagnostiqué qu’aux alentours de trois à cinq ans. Pour cause, malgré quelques signes pouvant avertir l’entourage de l’enfant, les symptômes sont hétérogènes. En outre, son origine est encore inconnue des spécialistes. Pourtant, un diagnostic trop tardif n’est pas sans conséquence majeure sur le développement de l’enfant et sa vie à l’âge adulte.

En général, l’autisme affecte trois principaux secteurs du développement. Il s’agit du langage et de la communication, du comportement, et des interactions sociales. Parmi les symptômes susceptibles d’alerter les parents et les professionnels figurent l’absence de babillage à un an, absence de mots à un an et demi et absence d’association de mots à deux ans.

Face à cette situation, la HAS vient de publier des recommandations de bonne pratique pour favoriser le diagnostic précoce de l’autisme. En effet, il est possible de poser le diagnostic de ce trouble neurodéveloppemental à partir de 18 mois. Un repérage et un diagnostic précoces sont essentiels pour une prise en charge rapide et adéquate de l’enfant.

Dépistage précoce pour mettre en œuvre les actions adaptées

Des chercheurs de l’UC Davis MIND Institute en Californie, dirigés par Geraldine Dawson et Sally Rogers, ont récemment prouvé que les interventions précoces sur des enfants atteints de trouble du spectre de l’autisme modifient leurs activités cérébrales. De même, elles améliorent leurs compétences sociales. D’importants progrès ont été remarqués en matière de langage, de quotient intellectuel, de comportement adaptatif et d’interactions sociales.

La HAS réclame ainsi la réduction des délais pour l’obtention d’un diagnostic qui sont de 446 jours ou 15 mois en moyenne. Un dépistage précoce est d’une importance vitale pour la mise en place d’interventions adaptées, susceptibles d’aider l’enfant autiste dans son développement et sa vie future. A ce jour, il n’existe pas de médicaments pour guérir l’autisme.

Dans ses nouvelles recommandations, la HAS considère l’inquiétude des parents concernant les problèmes de langage et de communication de leurs enfants comme un signe d’alerte. Le but est de donner un rôle central aux familles qui doivent être écoutées. Le médecin va aussi tenir une place prépondérante dans le repérage et l’orientation du diagnostic.