Infections respiratoires, les hommes plus vulnérables
Rédigé par La Rédaction , le 20 December 2017 à 15h07
Grippe et infections respiratoires.
Les hommes sont l’objet de toutes les moqueries quant à leur résistance aux virus, même les plus bénins. En cas d’infections respiratoires, ils ont tendance à se plaindre davantage que les femmes. Ils sont beaucoup plus vulnérables à cause d’un système immunitaire moins efficace dû à leurs hormones sexuelles.
Des symptômes beaucoup plus intenses chez les hommes
Ayant déjà souffert d’une grippe sévère, le Dr Kyle Sue, professeur à l’Université Memorial de Terre-Neuve, a effectué un examen de la littérature scientifique pour en savoir plus sur la fameuse grippe d’homme. D’après les résultats de son étude, elle existe et est universelle. De plus, les symptômes sont plus prononcés, entrainant une mortalité plus élevée.
Afin d’aboutir à ces conclusions, le Dr Kyle Sue s’est basé sur deux études. La première a été menée à Hong Kong entre 2004 et 2010. Celle-ci a révélé que le risque d’hospitalisation est plus important chez les hommes. La seconde a été réalisée par des chercheurs américains entre 1997 et 2007. Celle-ci a montré que la grippe tue plus d’hommes que de femmes.
Le Dr Kyle Sue soutient ainsi que les hommes n’exagèrent peut-être pas les symptômes quand ils sont atteints d’infections respiratoires. Cependant, il reconnaît certaines limites à son étude. D’abord, celle-ci n’intègre pas des facteurs importants comme la consommation d’alcool et de tabac. Ensuite, il n’est pas capable d’affirmer si les hommes, comme les femmes, adoptent des mesures préventives.
Une fébrilité provoquée par les hormones sexuelles mâles
Cette vulnérabilité des hommes face aux infections respiratoires s’explique par les hormones sexuelles. Une étude conduite sur des souris par des chercheurs de l’université d’Ottawa tend à le confirmer. En effet, les souris mâles infectées par la grippe se rétablissent plus lentement. D’autre part, les souris femelles grippées présentent moins de fluctuations de leur température corporelle.
Cela démontre que le rôle des hormones sexuelles dans les réponses immunitaires n’est pas le même chez les mâles et les femelles. La testostérone a un effet immunosuppresseur tandis que l’œstrogène un effet immunostimulant. La testostérone réduit la production d’anticorps contre le virus influenza et l’importance de la réaction immunitaire quand l’œstrogène produit l’effet inverse.
Une étude réalisée par une équipe de chercheurs franco-américains, portant sur l’efficacité de la vaccination antigrippale, renforce cette thèse. Les données de 91 individus vaccinés contre la grippe saisonnière en 2008 et 2009 sont incontestables. La force de la réaction immunitaire est inversement proportionnelle à la concentration de testostérone. Néanmoins, cela ne devrait en aucun cas être un frein à la vaccination.