Un plan Marshall pour Ebola
Rédigé par Charlotte Canonne , le 20 April 2015 à 10h27
La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ont demandé, vendredi 17 avril, un plan Marshall de huit milliards de dollars pour combattre définitivement Ebola. Ces trois pays, les plus touchés par le virus, ont fait la demande auprès du FMI (Fonds Monétaire International) et de la Banque mondiale à Washington. Cet argent permettrait d’éradiquer la maladie et de relancer l’économie.
Un plan Marshall pour Ebola : « Il ne faut pas baisser la garde »
« Nous ne devons pas baisser la garde », tels ont été les mots du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Depuis l’apparition d’Ebola en janvier 2014, le virus a fait plus de 10 600 morts en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Les trois pays les plus touchés par le fléau ont demandé à Washington un « Plan Marshall » de huit milliards de dollars pour enfin éradiquer la maladie et pouvoir relancer l’économie de leurs pays.
Le président Guinéen Alpha Condé se félicite de la collaboration et du soutien mutuel qui se sont tissés entre les trois pays. Ce « Plan Marshall », qui fait référence au plan qui a été mis en place suite à la Seconde Guerre Mondiale pour reconstruire l’Europe, devrait être discuté au mois de juillet à New York lors d’une conférence internationale de donateurs.
La Banque mondiale, quant à elle, a annoncé vendredi que son aide personnelle s’élèverait à 1,62 milliard de dollars à laquelle s’ajouteront 650 millions de dollars supplémentaires au cours des 12 à 18 prochains mois. 5,1 milliards de dollars ont été promis dont 2,4 milliards qui ont été déboursés sur le champ. Ces aides devront s’ajouter aux engagements supplémentaires de 1,2 milliard évoqués lors des assemblées.
Huit milliards de dollars : « ce n’est pas excessif »
Lors de la conférence de vendredi, la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf s’est exprimée afin de défendre le plan et surtout de répondre à ceux qui pourraient penser que la dépense serait trop excessive. « Est-ce que cela est trop demander ? Nous ne le pensons pas. Nos systèmes de santé se sont effondrés, les investisseurs ont quitté nos pays, les recettes ont diminué et les dépenses ont explosé » a-t-elle annoncé. Paroles qu’a également défendues Alpha Condé, le président de la Guinée : « Pour nous, Ebola est une guerre ». L’objectif « Zéro Ebola » fixé pour la mi-avril ne sera pas atteint, « Nous ne pouvons pas attendre juillet » rajoute le président.
Selon la Banque mondiale, les pertes des trois pays en termes de PIB (Produit Intérieur Brut) s’élèveraient à 2,2 milliards de dollars. La Sierra Leone a notamment vu son PIB chuter de 23.5 %. Il est temps pour les pays occidentaux de réagir face à l’ampleur des dégâts d’Ebola qui, malgré une diminution des cas, menace toujours les populations touchées.