Syndrome d’Asperger, un diagnostic difficile
Rédigé par La Rédaction , le 19 December 2017 à 11h34
Le syndrome d'Asperger peut être source d'isolement social.
Faisant partie des Troubles du Spectre Autistique, le syndrome d’Asperger désigne une forme d’autisme n’engendrant pas de déficience intellectuelle ni de retard de langage. Décrit pour la première fois par le pédiatre Hans Asperger, il peut être mal diagnostiqué. Ce qui constitue un calvaire pour la personne et sa famille.
Syndrome à géométrie variable difficile à identifier
Egalement appelé trouble du spectre autistique de haut niveau, le syndrome d’Asperger est en réalité un trouble du décodage du monde et non un trouble de l’intelligence. Autrement dit, les personnes atteintes, aussi bien enfants qu’adultes, peuvent vivre normalement et s’épanouir si le diagnostic est établi de manière précoce. Ainsi, elles peuvent bénéficier d’une réhabilitation sociale dont l’efficacité est déjà prouvée.
Par contre, en l’absence d’une prise en charge adéquate, les autistes Asperger se retrouvent en marge de la société dans la majorité des cas. Ce qui favorise le développement des addictions, des troubles anxieux, de la dépression, etc. Pour cause, ils ont beaucoup de mal à interpréter et intégrer les codes sociaux comme l’intentionnalité, l’humour, le second degré, etc.
D’après les statistiques dans les pays anglo-saxons, le syndrome d’Asperger touche un enfant sur 1 700. Il affecte quatre à cinq fois plus les garçons. Les difficultés pour poser le diagnostic résident dans la particularité de chaque cas. Chaque autiste Asperger possède une manière unique de porter les différents traits de ce trouble autistique.
Difficultés de diagnostic et manque de reconnaissance
Selon Marie Françoise Péré-Gaudio, une des présidentes d’Action pour l’autisme Asperger, 600 000 personnes seraient autistes en France dont la moitié serait des autistes Asperger qui ont une intelligence supérieure ou égale à la moyenne. Pourtant, seules 20 000 d’entre elles sont diagnostiquées à l’heure actuelle. L’errance de diagnostic et les mauvaises orientations ne font qu’accentuer leur mal-être.
Pis, le retard français dans le domaine est flagrant et déplorable. Marie Françoise Péré-Gaudio pointe notamment du doigt les lacunes de la formation des médecins. Celle-ci ne consacre que quelques lignes aux troubles autistiques. Rien d’étonnant que certains pédopsychiatres ne sont pas qualifiés pour diagnostiquer l’autisme, en particulier le syndrome d’Asperger. En outre, la France ne procède pas encore aux bons protocoles de diagnostic.
Cette carence a un effet négatif sur l’épanouissement des autistes Asperger. Ils sont dotés des capacités intellectuelles pour mener une vie autonome mais ne disposent pas des outils pour y parvenir. Une fois le diagnostic posé, ils ressentent un grand soulagement qui produit un effet libérateur, susceptible d’éviter de nombreux drames familiaux.