Schizophrénie, une maladie encore méconnue et stigmatisée
Rédigé par La Rédaction , le 19 March 2019 à 10h19
La schizophrénie est un trouble mental sévère.
La schizophrénie signifie littéralement « maladie de la scission de l’esprit ». Maladie mentale chronique sévère, elle concerne 650 000 personnes en France, soit 0,7 % de la population. Ses causes demeurent encore mal connues à ce jour. En général, les troubles se déclarent entre 15 et 25 ans.
Une maladie différente du dédoublement de la personnalité
A ce jour, la schizophrénie fait partie des maladies les plus mystérieuses et les plus sévères de la psychiatrie. Pour preuve, l’espérance de vie des patients schizophrènes est plus courte de 10 ans comparée à celle de la population générale. Près de la moitié d’entre eux vont faire au moins une tentative de suicide, dont 10 % en décèderont.
La schizophrénie reste une maladie mentale encore méconnue du grand public, mais aussi de beaucoup de psychiatres. A titre d’exemple, 80 % des Français pensent que le dédoublement de personnalité est une des manifestations de la schizophrénie. Or, les patients schizophrènes n’adoptent jamais une autre personnalité. En plus, ils sont considérés à tort comme dangereux pour la société.
Cette méconnaissance se traduit par ailleurs par l’incapacité de certains psychiatres à citer les bons symptômes de la maladie. Les troubles obsessionnels du comportement et la bipolarité figurent parmi les manifestations citées, mais fausses. Ce qui explique le retard de diagnostic et de prise en charge. En moyenne, 18 mois s’écoulent avant qu’un patient ne soit traité.
Une maladie complexe avec un vaste éventail de symptômes
Selon Anne Gut-Fayand, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et spécialiste des troubles schizophréniques, la complexité du diagnostic de la schizophrénie réside dans la diversité des symptômes de la maladie, susceptibles de varier d’un patient à l’autre. Le seul dénominateur commun entre les patients est une déconnexion ou un décalage avec la réalité.
La schizophrénie se manifeste par des symptômes « positifs » ou « négatifs ». Plus simples à diagnostiquer et à traiter, les premiers regroupent les hallucinations sensorielles, le sentiment de persécution, la paranoïa et les idées délirantes. Par contre, les seconds sont plus difficiles à déceler comme des symptômes proches de ceux de la dépression, à la différence que le patient n’est pas triste.
Les spécialistes avancent comme cause probable de la schizophrénie la combinaison négative de facteurs génétiques et environnementaux. Cependant, ils ne sont pas encore bien identifiés. Concernant son traitement, celui-ci comprend un volet accompagnement suivi d’un traitement pharmacologique associant neuroleptique et antipsychotique. De nos jours, d’autres approches sont conseillées comme la psychothérapie et la stimulation des émotions positives.
Sources : Le Figaro