SIDA : Un homme politique grec casse le tabou de sa séropositivité

Le candidat à la mairie d'Athènes Gregory Vallianatos est un militant de longue date des droits LGBT, aujourd'hui il assume sa séropositivité publiquement.

Ellen Page l'actrice connue notamment pour son rôle dans Juno (Jason Reitman, 2007), a ému la planète en faisant son coming-out public lors du discours inaugural d'une convention du HRCF (Human rights campain foundation) vendredi 14 Février dernier (nos confrères du site Allociné.fr ont d'ailleurs fait un très bon diaporama en images des coming out engagés de ces dernières années, la vidéo du discours par ici).

Séropositivité et homosexualité sont deux tabous de la société grecque

Nous vous parlons aujourd'hui d'un autre défenseur des droits des homosexuels qui a eu le courage de casser deux tabous.
L'homme politique grec, candidat à la mairie d'Athènes, Gregory Vallianatos est l'un des rares à assumer publiquement à la fois le fait d'être homosexuel... mais également d'être séropositif.
Fer de lance des campagnes de lutte contre le SIDA, le fait de se déclarer séropositif reste exceptionnel pour des personnages publics.

«Je défends le droit de tout(e) citoyen(ne) homme ou femme de se qualifier de gay, lesbienne, trans’, queer, bi, hétéro ou de quoi que ce soit d’autre, et de le dire! Pareil pour le droit de toute personne séropositive, comme moi-même, de le dire ou non» a-t-il déclaré sur Facebook.

Les séropositifs sont fichés par les autorités, sous menace de condamnation

La grèce reste un pays très dur sur les droits des homosexuels mais encore plus sur les personnes séropositives. L'Église orthodoxe, toujours très influente dans la société grecque tient des propos qui nous rappelle tristement l'Inde, la Russie mais aussi la France qui battait le pavé au printemps dernier : l'évêque du Piréé, Séraphim, a ainsi menacé en janvier dernier d'excommunier tout député se déclarant en faveur de l'ouverture de l'union civile aux couples de même sexe. En Juillet 2013 le dépistage obligatoire et le fichage des personnes séropositives avait également été imposé. La loi est passée quasiment inaperçue sur la scène mondiale, et pourtant la Grèce prévoit une détention et un traitement forcé pour ceux qui refuseraient de se soigner. Les populations dites «à risque » doivent subir un dépistage obligatoire des MST que ce soit hépatite ou VIH. Violant allégrement les droits de l'Homme au passage, le nouveau ministre de la santé grec n'a eu besoin que d'une journée pour instaurer cette loi.

Gregory Vallianatos est notamment connu du grand public pour sa victoire en novembre dernier lorsque la cour européenne des droits de l'homme a condamné Athènes pour avoir institué un « pacte de vie commune » dont sont exclus les couples gays.

Une lutte contre les clichés des gays mais aussi des séropositifs

Plus grand tabou encore, la séropositivité est une cause d'exclusion sociale, de rejet mais également de clichés sur une vie sexuelle débridée ou digne d'un roman de Sade. Allo-Médecins réaffirme ici ce que les campagnes publicitaires de ces dernières années de l'association AIDES ne cessent de clamer : la séropositivité se s'attrape pas en serrant une main et elle n'est pas forcément signe de sexualité immonde. Malheureusement, aujourd'hui encore, de nombreuses personnes vivent cachées et gèrent leur maladie comme une tare de société, à l'instar de l'homosexualité non dévoilée, ces tabous sociétaux entraînent des souffrances mentales qui ne sont plus à démontrer.

Les municipales pour la mairie d'Athènes se dérouleront en mai.