Coqueluche: les adultes, principaux vecteurs de transmission chez le bébé
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 19 February 2014 à 11h30
Disparue dans les années 1980 et réapparue dans les années 1990 la Coqueluche a évolué et s’en prend moins aux enfants qu’aux adultes. Pour autant, la maladie n’en reste pas moins dangereuse pour les nourrissons et les enfants en bas âge.
Un vaccin à durée limité
Mis au point en France en 1959, le premier vaccin a permis à des générations d’enfants d’être immunisés contre cette maladie qui se transmet par l’air que l’on respire et qui se traduit par une infection des voies respiratoires. Cependant, si le vaccin a bien un effet protecteur dans la durée, celui-ci ne dépasse pas les six à huit ans. Si les rappels vaccinaux ne sont pas effectués, il est toujours possible de contracter la maladie une fois arrivé à l’âge adulte.
Pour tous ceux qui se satisferaient d’un « Je l’ai déjà eu, plus la peine de m’en soucier», contracter la maladie ne protège que durant une dizaine d’années. « On peut faire plus d’une coqueluche dans sa vie» a ainsi souligné le professeur Joël Gaudelus, chef du service de pédiatrie à l’hôpital Jean-Verdier de Bondy. « Tant que la bactérie était largement présente, l’immunité était maintenue par des contacts fréquents avec ce dernier » a-t-il rajouté.
La Coqueluche évolue...
Réapparue chez l’adolescent et l’adulte, ces derniers la transmettent à leur tour aux enfants présents dans leur entourage. Du reste, la majorité des cas répertoriés en France ont été transmis par les parents ou les frères et sœurs. La modification de la répartition de la maladie au sein de la population doit encourager les adultes à réaliser leurs rappels (au moins jusqu’à 25 ans) et à prendre en compte l’arrivée d’un nouveau bébé pour vacciner l’entourage de celui-ci. Cela implique que la nourrice ou la baby-sitter qui rentrera en contact avec le bébé ainsi que les grands parents - qui n’ont pas forcément fait de rappel depuis longtemps – doivent aussi être vaccinés.
... et reste dangereuse pour le nourisson
La Coqueluche est devenue rare en France et de manière plus générale, dans l’ensemble des pays développés. Néanmoins, on estime à près de 50 millions les personnes contractant la maladie chaque année, l’issue serait même fatale pour 300 000 à 400 000 d’entre elles. Le bacille de Bordet-Gengou, le principal fautif, s’attaque aux voies respiratoires. Chez l’adulte, il provoque des quintes de toux qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois et induire une grande fatigue, pour autant le risque de complication reste minime. Ce qui n’est pas le cas chez le nourrisson ou l’enfant. La toux, épuisante, peut provoquer des vomissements et amener à la dénutrition. Dans les cas les plus sérieux (essentiellement chez le nourrisson), des complications respiratoires peuvent apparaitre nécessitant une hospitalisation.
Depuis 1986, la Coqueluche a été retirée de la liste des maladies à déclaration obligatoire. Toutefois, les départs d’épidémies doivent être impérativement signalés aux autorités sanitaires pour éviter un maximum la contagion. Les écoles et les établissements hospitaliers sont les principaux concernés.