Maladie de Lyme, début de la bataille judiciaire

D’après les dernières estimations faites par l’agence Santé Publique France, environ 33 000 personnes sont atteintes de la maladie de Lyme. Cette pathologie véhiculée par les tiques est susceptible de causer des conséquences graves sans une prise en charge adéquate. Toutefois, son diagnostic pose problème à plus d’un titre. 

La fiabilité des tests de diagnostic remise en cause

La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une zoonose, maladie infectieuse des animaux pouvant être transmise à l’homme. Elle tient son nom de la ville de Lyme dans le Connecticut, aux Etats-Unis où elle a été diagnostiquée pour la première fois. Elle se transmet par la piqûre de tique. La bactérie provoquant cette pathologie est le Borellia Burgdorferi.

Son diagnostic repose dans un premier temps sur la recherche d’érythème migrant, symptôme pathognomonique. Cependant, celui-ci peut être discret ou absent chez 75% des malades de la borréliose de Lyme. Dans ce cas, le médecin a recours à un test de diagnostic appelé Elisa. Ce test pratiqué sur un prélèvement sanguin consiste à rechercher des anticorps contre le Borellia Burgdorferi.

Pourtant, le test Elisa est réputé peu fiable et à l’origine de nombreuses controverses. Ses détracteurs dénoncent sa conception ne permettant de dépister qu’une faible minorité de la population. D’ailleurs, il donne souvent lieu à des faux-négatifs. Cela conduit à des années d’errance médicale et de souffrance pour les patients avant l’arrêt du diagnostic.

L’assignation en responsabilité civile des fabricants

En 2014, le Haut Conseil à la santé publique est allé dans le même sens. Dans son avis, ses membres ont ainsi déclaré le test Elisa peu fiable. Ils se sont basés sur le nombre des réactifs de dépistage et de confirmation satisfaisant aux recommandations en termes de sensibilité et de spécificité. Ils ne sont que 13 sur 33 pour les réactifs de dépistage.

Face à cette situation, une plainte collective a déjà été déposée au mois de mai dernier par un groupe de 70 malades de la borréliose de Lyme contre l’Etat et le laboratoire pharmaceutique BioMérieu, fabricant du test Elisa. L’objectif des plaignants est d’obtenir une reconnaissance de leur qualité de malade et des réparations pour les préjudices subis.

Aujourd’hui, un autre groupe de patients vient d’assigner en responsabilité civile BioMérieu et DiaSorin. Ces deux laboratoires pharmaceutiques sont accusés d’avoir commercialisé des tests de diagnostic non fiables. BioMérieu s’en défend et affirme s’opposer à toute demande d’indemnisation. Selon les responsables, les tests ont été conçus selon les recommandations d’experts nationaux et internationaux.