Maladie de Lyme, des tests de dépistage non fiables
Rédigé par La Rédaction , le 18 May 2018 à 11h30
La bactérie Borrelia se transmet via la tique.
La maladie de Lyme est une maladie d’origine bactérienne. Elle est transmise par la piqûre d’une certaine catégorie de tiques infectées par la bactérie Borrelia. La forme grave de cette maladie est susceptible de causer une errance de diagnostic et la prise en charge inadéquate des patients aux conséquences dramatiques.
Une bactérie devenue experte dans l’art du camouflage
Le principal danger de la maladie de Lyme est la difficulté à établir le diagnostic et de mettre en place le traitement approprié dans les plus brefs délais. Pour cause, la bactérie Borrelia est devenue experte dans l’art du camouflage. Cette capacité la rend quasiment indétectable pour le système immunitaire et lui permet de se multiplier à volonté.
Dépister la maladie de Lyme se heurte ainsi à un défi de taille, celui de trouver où la bactérie Borrelia se cache dans l’organisme ou de repérer les traces qu’elle laisse lors de sa migration depuis le point de piqûre de la tique. En effet, le malade produit très peu d’anticorps. Pourtant, les tests de dépistage sont conçus pour rechercher ces molécules.
En plus d’être qualifiée d’infection peu immunogène, la maladie de Lyme engendre un autre problème majeur. Elle n’est pas provoquée par une seule bactérie. Les recherches réalisées à ce jour ont montré qu’au moins cinq différentes espèces du genre Borrelia sont incriminées. Identifier les anticorps nécessite ainsi l’utilisation d’antigènes communs ou une combinaison d’antigènes.
Des tests de dépistage inadaptés et n’ayant jamais évolué
Beaucoup de reproches ont été formulées contre les tests de dépistage de la maladie de Lyme. D’ailleurs, plusieurs plaintes ont été déposées pour dénoncer leur inefficacité ou leur manque de fiabilité. Les tests de dépistage Elisa et Western Blot donnent des faux négatifs et des faux positifs. Cette faiblesse est imputée à la bactérie et la conception des tests.
Les faux négatifs se produisent lorsque la bactérie se dissimule, car celle-ci déclenche une réponse immunitaire là où elle est encerclée par des anticorps. Les faux positifs sont aussi fréquents pour la simple raison que la bactérie Borrelia partage plusieurs antigènes communs avec de nombreuses bactéries dans le sang. Ainsi, ces dernières sont considérées à tort comme de la Borrelia.
Par ailleurs, ces tests de dépistage ont été développés aux Etats-Unis. Or, la souche présente là-bas est la bactérie Borrelia burgdorferi quand d’autres souches telles que la Borrelia afzelli et la Borrelia spielmanii circulent également en Europe. En pratique, l’antibiothérapie précoce demeure ainsi le test de diagnostic le plus fiable et le traitement le plus efficace.