Journée de l'allergie : 1500 Français meurent tous les ans de l'asthme
Rédigé par Clémentine Billé , le 18 March 2014 à 14h24
Faites comme dans Docteur in love, arrêtez d'éternuez, allez vous faire diagnostiquer !
À l’occasion de la journée française de l’allergie, les associations dévoilent des chiffres alarmants. 45 % des allergiques ne sont pas diagnostiqués. 1 personne sur 4 souffre d’allergie respiratoire. 30% des rhinites non traitées évoluent en asthme. Et enfin, 1500 Français meurent tous les ans de l’asthme. Nous faisons un focus sur cette allergie, avec le pneumologue Bertrand Guerrero.
« On arrive à traiter la majorité des asthmes sans qu’il n’y ait de problème d’hospitalisation » affirme Bertrand Guerrero, pneumologue à Béziers. Si cette maladie est considérée comme banale, elle touche tout de même 4 millions de Français et provoque 1500 décès par an chez les moins de 65 ans. Les symptômes ? Sifflements dans les bronches, toux, essoufflements ou fatigue font le quotidien des malades.
Le tabac, principal irritant des bronches
Les progrès pour contrôler cette maladie sont impressionnants : « En 10 minutes je vous dis ce que vous avez ». Problème, souvent les malades ne viennent pas consulter puisqu’ils ne se rendent même pas comptent qu’ils sont atteints par cette allergie. C’est peut-être l’aspect le plus dangereux, et Bertrand Guerrero le regrette « Il y a un sous diagnostic et une sous-évaluation car souvent les gens viennent nous voir et le pneumologue se rend compte qu’il a déjà les petites bronches d’attaquées. » Un enfant sur 10 est atteint par l’asthme. Sa banalité fait peut-être toute sa dangerosité.
L’aspect le plus compliqué à gérer avec cette allergie est les crises d’asthme. Sans prévenir, elles vous surprennent, même au beau milieu de votre sommeil et il faut apprendre à gérer sa respiration. Le docteur Guerrero explique ce qui peut les provoquer « il y a tous les contaminants, les irritants, en ce moment on parle beaucoup de la pollution ». Oui, les particules fines favorisent l’inflammation des bronches, et ainsi le développement des allergies.
Cependant, selon le pneumologue, c’est loin d’être le facteur principal « l’irritant fondamental majeur est le tabac, actif oui, mais aussi passif ». Il ajoute alors « Si je vis moi avec quelqu’un qui fume 20 cigarettes devant moi, j’en fume deux. Pour un enfant qui a six ans, qui a six mois, c’est énorme ». Un autre aspect souvent oublié reste à souligner : l’asthme professionnel. Beaucoup de personnes développent cette allergie avec leur métiers, tels que les coiffeurs à cause des sprays ou encore les boulangers avec la farine.
Le docteur Bertrand Guerrero met l’accent sur un autre point, plus surprenant. Il accuse la survaccination d’être en cause du développement des allergies. « On vaccine tous les enfants, ils ont des anticorps contre tout mais le système immunitaire va dévier, des anticorps vont se créer contre les allergènes alors que les allergènes ne sont pas des agresseurs ». Il conclue alors « à force de vacciner, on a oublié de s’immuniser de manière naturelle. »
Le diagnostic précoce, primordial pour baisser les décès dus à l’asthme
Il n’existe pas encore de traitement pour guérir définitivement de l’asthme. Cependant les sprays (comme la ventoline) ou les comprimés (appelés les corticoïdes) s’avèrent désormais très efficaces. « Vous vous rendez compte, un spray est efficace douze heures aujourd’hui. Un enfant peut aller à l’école, les bronches ouvertes, sans être embêté de la journée » s’exclame le pneumologue Bertrand Guerrero. Ce traitement est selon le pneumologue « une révolution qui a changé la vie des asthmatiques ».
Il promeut cependant une meilleure vigilance, une meilleure prise en charge thérapeutique et surtout un diagnostic précoce pour éviter tout problème grave de santé. Il nous explique le fonctionnement de la maladie : « l’asthme c’est les bronches qui se coincent et qui se décoincent. C’est réversible. Le souci c’est qu’à force de coincer et décoincer, arrive ce que l’on appelle un remodelage des bronches, c’est-à-dire que les bronches sont abimées. »Il ajoute alors « Si on s’habitue à faire des crises d’asthme, un jour on le paye car il y a des risques de bronchites chroniques ».
Cette journée française de l’allergie sert donc à mieux prévenir des risques d’allergies, et appeler au diagnostic. De midi à 19 heures, des professionnels de la santé interviennent sur le site Allergies-asthmes, juste ici.
