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Syndrome post-Ebola, l’enfer des survivants

Rédigé par , le 18 January 2017 à 12h42

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Les survivants d'Ebola doivent vivre avec des symptômes persistants de la maladie parfois très handicapants.

Les survivants d'Ebola doivent vivre avec des symptômes persistants de la maladie parfois très handicapants.

La maladie à virus Ebola est une infection grave pouvant être mortelle pour l’homme avec un taux de létalité pouvant atteindre 90% durant les épidémies. Même des mois après la guérison, les personnes infectées sont toujours susceptibles de présenter les différents symptômes, sans compter les séquelles laissées par la maladie. 

Des symptômes persistants, sévères et handicapants

La dernière épidémie d’Ebola ayant sévi en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016 a fait des ravages avec 11 310 morts selon le décompte de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Néanmoins, elle a également laissé de nombreux survivants. Officiellement, ils sont plus de 17 000 personnes à avoir été infectées et déclarées guéries.

Pourtant, un an après leur guérison officielle, 7 rescapés sur 10 souffrent d’au moins un des symptômes de la maladie. Tel est le résultat de l’étude PostEboGui réalisée sur 802 sujets. 40% d’entre eux sont victimes de fatigue prolongée, de fièvre et d’anorexie. 38% ont ressenti des douleurs musculaires et articulaires durant des semaines. Enfin, 18% ont des problèmes oculaires tandis que 2% éprouvent des difficultés auditives.

D’après Eric Delaporte, professeur de maladies infectieuses à l’Institut de Recherche pour le Développement et responsable de l’étude, il est indispensable de revoir la notion de guérison qui est uniquement basée sur des critères biologiques. En effet, l’absence du virus Ebola dans le sang des patients ne signifie aucunement guérison clinique.

Un suivi médical précaire, voire inexistant, des rescapés

A leur sortie du centre de traitement après être déclarés guéris, les survivants de l’épidémie d’Ebola ne bénéficient d’aucun suivi médical. Ils reçoivent seulement un kit compassionnel constitué d’un peu d’argent et d’un paquet de riz. Seule bonne nouvelle selon Eric Delaporte, les manifestations tardives de la maladie sont désormais en baisse et les symptômes de moins en moins sévères.

Cependant, les séquelles d’Ebola ne se limitent pas simplement aux manifestations physiques. 17% de la cohorte PostEboGui sont atteints de dépression suite à la perte d’un ou de plusieurs proches. Ce syndrome post-traumatique nécessite une prise en charge qui fait défaut à ce jour. A leur retour chez eux, ils doivent encore faire face à une stigmatisation.

A l’heure actuelle, seule l’équipe PostEboGui propose un suivi médical, une prise en charge intégrale et le cas échéant, un appareillage gratuit des patients. Toutefois, avec un budget de 600 000 euros et un financement jusqu’en juin 2018, les moyens demeurent limités. Or, les études manquent cruellement pour disposer de toutes les informations sur le syndrome post-Ebola. 

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La Rédaction

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