Un Français sur dix victime de dépression en 2017

Après une période de stabilité observée entre 2005 et 2010, la dépression progresse à nouveau dans l’Hexagone. Une étude menée par Santé Publique France révèle que près d’un adulte sur dix âgé de 18 à 75 ans, soit 9,8 %, a connu un épisode dépressif caractérisé en 2017.

Les femmes et les chômeurs parmi les plus durement touchés

Santé Publique France a soumis 25 319 personnes à un questionnaire pour sonder le moral de la population française. Les résultats publiés dans le dernier BEH ou bulletin épidémiologique hebdomadaire montrent que la gent féminine est plus touchée par la dépression. La prévalence de ce trouble est de 13 % chez les femmes contre 6 % chez les hommes.

Cela s’explique par le rôle et la position sociale des femmes qui les exposent beaucoup plus au stress. En parallèle, les hommes sont moins enclins à admettre leur mal-être et consulter. Les adolescentes de 15 à 19 ans ne sont pas épargnées. L’an passé, une sur cent a été admise en établissement psychiatrique pour des troubles anxieux.

Cependant, les chômeurs demeurent la population la plus durement frappée par la dépression. 17 % d’entre eux ont vécu une dépression, soit cinq points de plus qu’en 2010. Tendance plus alarmante, leur nombre s’accroit au fil des années. Si les actifs semblent moins concernés, les risques de dépression sont deux fois plus élevés chez les personnes à faibles revenus.

L’importance de la prévention et de la prise en charge précoce

Contrairement à une déprime passagère, un épisode dépressif caractérisé dure au moins deux semaines consécutives. Outre le sentiment de tristesse et de perte d’espoir, il est accompagné d’autres symptômes comme les troubles du sommeil, la fatigue et la prise de poids. Une prise en charge rapide est essentielle pour prévenir les complications comme les pensées morbides et le suicide.

La prévention et le diagnostic précoce revêtent également un enjeu stratégique. Ainsi, Santé Publique France recommande d’investir dans le suivi des enfants et des adolescents, surtout les individus fragiles. Pour cause, la dépression se développe la plupart du temps dès le plus jeune âge. Il est important de mettre en place des dispositifs visant à simplifier leur repérage et leur orientation.

Compte tenu de l’impact économique de la dépression, la prévention est vitale. Ce trouble est responsable de 35 à 45 % des arrêts de travail. L’amélioration de la prise en charge implique une amélioration de l’atmosphère de travail. Les souffrances au travail comme les menaces et les violences physiques favorisent la survenue de la dépression.