Progression inquiétante des allergies alimentaires

Une allergie alimentaire fait référence à une réaction d’hypersensibilité immédiate de type 1 selon la classification de Gell et Coombs, suite à l’ingestion d’une substance alimentaire qui englobe également les additifs alimentaires. Ces cinq dernières années, le nombre d’individus atteints a doublé jusqu’à devenir un véritable problème de santé publique. 

Modifications profondes des habitudes alimentaires

D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 8% des enfants et 3,5% des adultes sont concernés par les allergies alimentaires. Les nutriments considérés comme sans danger sont perçus comme des menaces et provoquent un mécanisme de défense. Le système immunitaire secrète entre autres de l’histamine entrainant divers symptômes comme les éruptions cutanées, la diarrhée, etc.

Les chercheurs expliquent cette hausse alarmante des allergies alimentaires par les différentes modifications de nos habitudes alimentaires. En premier lieu se situe la diminution de l’allaitement. Plusieurs études ont attribué au lait maternel des propriétés antiallergéniques. En outre, la précocité de la diversification de l’alimentation des nourrissons est mise en cause. Cela multiplie par trois le risque d’eczéma.

Les scientifiques pointent également du doigt l’alimentation industrielle et les plats cuisinés. Ils contiennent plus d’additifs de nature protéique qui augmentent inévitablement le nombre d’allergènes potentiels. Pourtant, ces substances sont masquées la plupart du temps, les plus utilisées sont le blanc d’œuf, la poudre de lait et la farine de lupin.

Hausse préoccupante des intolérances alimentaires

Contrairement aux idées reçues, les allergies alimentaires peuvent être graves, voire mortelles. Moins courants chez les enfants, les chocs anaphylactiques et les œdèmes de Quincke figurent parmi les conséquences les plus dramatiques à partir de l’adolescence. Un œdème de Quincke est une réaction allergique qui se produit au niveau des tissus sous-cutanés capable d’entrainer rapidement une asphyxie mortelle.

Moins dangereuses que les allergies alimentaires, les intolérances sont aussi en progression à l’heure actuelle. Elles sont consécutives à un manque d’enzymes nécessaires à l’assimilation de certains aliments. Les intolérances sont susceptibles d’engendrer des troubles digestifs, des ballonnements et des douleurs abdominales. D’après les statistiques, près de 40% des Français sont par exemple intolérants au lactose.

Enfin, les allergologues ont relevé une augmentation des hypersensibilités alimentaires. Elles diffèrent des allergies véritables et des intolérances en provoquant des réactions différées. Les symptômes les plus fréquents sont la diarrhée, la constipation, les maux de tête et les rhinites. Selon les médecins, les hypersensibilités alimentaires s’expliqueraient par l’hyperperméabilité de l’intestin qui devient poreux et ne filtre plus certaines molécules.