SIDA : une nouvelle molécule (ABX464) porteuse d'espoir
Rédigé par La Rédaction , le 14 December 2015 à 00h00
Le VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine, a fait plus de 34 millions de victimes à ce jour. Il n’existe à ce jour aucun vaccin ni traitement curatif contre l’infection par ce virus. Les traitements développés jusqu’ici permettent uniquement d’empêcher son évolution vers le SIDA et d’améliorer la qualité de vie des malades.
De nombreux traitements mais sans guérison à ce jour
Le VIH présente la particularité de s’attaquer au système immunitaire. Le virus prend ensuite le contrôle des T CD4, les cellules qui assurent la coordination de la réponse immunitaire en présence d’agents pathogènes. Le VIH se sert aussi des T CD4 pour se propager et détruire le système immunitaire de l’intérieur, laissant l’organisme humain sans défense.
S’il n’existe pas encore de guérison possible, les traitements contre le VIH/SIDA permettent de prolonger l’espérance de vie des sujets infectés et malades. Ceux-ci associent traitement antirétroviral ou TAR et traitement des maladies opportunistes. Un TAR combine au moins trois médicaments pour freiner la progression du virus et diminuer sa charge virale. Le traitement est personnalisé pour obtenir des résultats rapides.
En cas d’éventuelle résistance aux TAR de première ligne, des TAR de deuxième ligne ont été développés. Par contre, leurs prix sont plus onéreux. Différentes classes de médicaments antirétroviraux existent actuellement. Leur association dépend de l’évolution de l’infection et des médicaments déjà pris par les séropositifs ou les malades pour optimiser l’efficacité des traitements.
ABX464, une nouvelle orientation dans la lutte contre le VIH
L’ABX464 est une molécule innovante développée par la société de biotechnologie ABIVAX avec le CNRS et l’Institut de génétique moléculaire de l’Université de Montpellier. Celle-ci se démarque des autres médicaments par son mode opératoire. La molécule a la faculté d’inhiber la multiplication du virus à l’intérieur des cellules infectées et de réduire ainsi la charge virale.
L’ABX464 n’agit pas sur l’activité enzymatique de la transcriptase inverse virale, le principe de la trithérapie rétrovirale ou ART. Contrairement à l’ART, la molécule ne nécessite pas de prise journalière de médicaments. L’ABX464 n’entraîne pas ainsi de résistance au traitement. Encore mieux, aucun rebond viral n’a été constaté chez les sujets infectés deux mois après l’arrêt du traitement.
Les résultats des phases 1a et 1b des essais cliniques de l’ABX464 suscitent l’espoir chez les chercheurs. Ce mode d’action unique permet de maîtriser la charge virale sur le long terme. La durée et la fréquence des prises de la molécule sont également réduites comparées aux traitements courants. Enfin, l’ABX464 simplifie l’accès aux soins et diminue leurs coûts.