La consommation excessive de sel : à l’origine de 1,6 million de morts
Rédigé par Marie Penavayre , le 14 August 2014 à 15h12
3,95 grammes par jour et par personne. C'est la quantité quotidienne moyenne de sel consommée sur la planète. Et d’après une vaste étude américaine menée sur 66 pays, cette consommation excessive serait chaque année responsable de plus de 1,6 million de décès prématurés, partout dans le monde.
Recommandation de l’OMS : 2 grammes de sel par jour
Sur ces 66 pays, la consommation quotidienne de sel s’élève à 3,95 grammes en moyenne par personne, soit près du double de ce que recommande l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
La France se situe dans la moyenne, avec une consommation quotidienne de 3,8 grammes en moyenne.
Le sel, un facteur de risque cardiovasculaire
« Il est établi que la consommation de niveaux élevés de chlorure de sodium fait grimper la tension artérielle, un risque majeur de maladies cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux », souligne le Dr Dariush Mozaffarian, président de la faculté de sciences de la nutrition à l'Université Tufts, et principal auteur de cette étude.
Ainsi d’après cette étude, le sel serait responsable de 10 % des décès dus à des maladies cardiovasculaires, soit 1,65 million de morts partout dans le monde. La réduction de la consommation de sel permettrait donc de faire baisser la tension artérielle, et de limiter le risque de développer une maladie cardiovasculaire.
« Nous avons observé que 4/5ème de ces décès surviennent dans les pays à moyen et à faible revenu », précise John Powles, de l’Université de Cambridge.
Bien que l’étude ait porté uniquement sur les décès de cause cardiovasculaire, de précédentes études avaient déjà montré qu’une consommation excessive de sel avait un impact sur les maladies rénales et le cancer de l’estomac.
Attention, donc, aux produits les plus salés : bouillons de légumes, plats préparés, charcuterie, fromages…
Un manque de statistiques ?
Certains chercheurs invitent cependant à la prudence dans l'interprétation de ces résultats, compte tenu du manque de statistiques dans certains pays. Ils relèvent aussi l’insuffisance des recherches montrant avec certitude qu’une réduction de la consommation de sel en dessous des 2 grammes par jour réduit le risque cardiovasculaire. Ils plaident donc en faveur d’études cliniques supplémentaires avant d’envisager des recommandations de santé publique.