Hausse importante du nombre de parkinsoniens d’ici 2030
Rédigé par La Rédaction , le 13 April 2018 à 11h59
La maladie de Parkinson concerne principalement les seniors.
Selon les estimations des chercheurs de Santé Publique France et de l’INSERM, parues dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, le nombre des patients atteints de la maladie de Parkinson en France augmenterait de 56% d’ici 2030. Ils seront près de 256 800 à en souffrir contre 166 700 fin 2015.
Le vieillissement de la population comme principale explication
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative chronique, à évolution lente. Elle est provoquée par la perte progressive des neurones dopaminergiques dans la région du cerveau baptisée « substance noire ». Ils sont responsables de la production de la dopamine, neurotransmetteur assurant le rôle de messager entre les cellules impliquées dans le contrôle des mouvements du corps.
L’augmentation constante du nombre de personnes souffrant de la maladie de Parkinson est directement liée au vieillissement de la population. Selon le Dr Alexis Elbaz, coordinateur de l’étude, le nombre des parkinsoniens d’ici 2030 va augmenter avec celui des personnes âgées. De plus, avec l’allongement de l’espérance de vie, les patients vont vivre plus longtemps avec leur maladie.
Plus inquiétant encore, cette hausse de la prévalence de la maladie de Parkinson est associée à un taux de mortalité élevé par rapport à celui de la population générale. Le suivi d’une cohorte pendant sept ans a établi que la mortalité est deux fois plus importante chez les parkinsoniens. Cela s’explique par les chutes fréquentes des malades.
Une disparité entre hommes et femmes et les départements français
Cette étude menée conjointement par Santé Publique France et l’INSERM fait également état d’une disparité entre hommes et femmes. En effet, la maladie de Parkinson affecte trois hommes sur mille contre deux femmes sur mille. Si 50% des malades ont plus de 75 ans, les personnes âgées de 85 à 89 ans sont les plus concernées. Néanmoins, un patient sur sept est touché avant d’avoir 65 ans.
De même, les chercheurs ont aussi relevé une disparité entre les différentes régions en France. Toutefois, cette hétérogénéité est une donnée à exploiter selon les chercheurs. Par contre, elle devrait permettre l’optimisation de l’allocation des ressources. A l’heure actuelle, l’accès aux soins n’est pas le même sur l’ensemble du territoire français.
Les cantons agricoles, en particulier les cantons viticoles, sont les plus touchés par la hausse du nombre des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Chez les agriculteurs et leurs voisins immédiats, le risque est 10% supérieur comparé au reste de la population.