Maladie cœliaque, une origine virale soupçonnée

La maladie cœliaque, aussi appelée intolérance au gluten, est une affection inflammatoire chronique et auto-immune de l’intestin grêle. Elle se manifeste après l’ingestion d’aliment renfermant du gluten. Le système immunitaire réagit à la présence de gliadine, protéine du gluten, et produit des anticorps irritant la paroi intérieure de l’intestin grêle. 

Une vraie menace pour la santé et la qualité de vie

Selon les estimations, la maladie cœliaque toucherait entre 0,5 et 1,5% de la population dans le monde. La prédisposition génétique est le principal facteur mis en cause. Néanmoins, une grande majorité des personnes souffrant d’intolérance au gluten restent asymptomatiques longtemps, voire même toute la vie. Et si l’affection se déclare, les symptômes dépendent de sa période d’apparition.

Chez l’enfant, l’intolérance au gluten apparait souvent entre 6 et 8 mois, après l’introduction de farines contenant du gluten dans le régime alimentaire. La maladie entraine en premier des perturbations digestives comme les diarrhées, les vomissements et les nausées. Celles-ci sont associées à une anémie par carence en fer, une irritabilité, une fatigue chronique ou un retard de croissance.

Chez l’adulte, l’intolérance au gluten se traduit en général par des manifestations intestinales. Le patient souffre de douleurs abdominales, de ballonnement et de diarrhées. Ces symptômes engendrent un amaigrissement et une fatigue chronique susceptible même de déboucher sur une grande tristesse, voire une dépression. Une fibroscopie œsogastroduodénale ou une prise de sang permet de poser le diagnostic.

Une possible implication d’un virus dans la maladie

Tel est le résultat des travaux de recherches d’une équipe de scientifiques des universités de Chicago et de Pittsburg. D’après les auteurs de cette étude, les réovirus sont à l’origine de la maladie cœliaque. Cette famille de virus intestinaux est en général inoffensive pour l’homme. Par contre, chez les individus prédisposés, les réovirus sont capables de réunir les conditions nécessaires à la déclaration de l’affection.

Lors de leur expérimentation, les chercheurs ont testé deux souches de réovirus sur des souris prédisposées à la maladie cœliaque. Ainsi, ils ont constaté des réactions immunitaires normales visant à prévenir les maladies infectieuses. Toutefois, une de ces réactions a fini par engendrer une inflammation de la paroi intestinale et entrainer une malabsorption du gluten.

Par ailleurs, les chercheurs soulignent la présence en quantité élevée d’anticorps dirigés contre les réovirus dans le sang des souris prédisposées à la maladie cœliaque. Cela les conforte dans leur hypothèse sur une possible infection virale. Cette découverte ouvre des perspectives dans la prévention de l’intolérance au gluten comme la vaccination des enfants à risque.