Quand les maladies psychiatriques s’attaquent à la fratrie
Rédigé par La Rédaction , le 12 October 2018 à 11h36
L'impact d'une maladie psychiatrique sur la famille est important.
Compagnons de jeux et complices d’apprentissage de la vie, frères et sœurs développent des liens qui font partie des relations les plus fortes et les plus durables. Lorsqu’un membre de la fratrie est atteint d’une maladie psychiatrique, les autres ressentent vivement sa souffrance et éprouvent des émotions troublantes.
Un sentiment de peur, de culpabilité, de colère, de jalousie et de honte
Les parents se retrouvent souvent en première ligne quand une maladie psychiatrique surgit chez un enfant. Ils prennent naturellement la responsabilité d’intervenir. De même, les professionnels de la psychiatrie s’adressent à eux en premier pour obtenir des informations. Pourtant, la fratrie est également frappée de plein fouet par les transformations du proche et les bouleversements dans la vie de famille.
Comme les manifestations d’une maladie psychiatrique sont en général impressionnantes, les autres membres de la fratrie éprouvent la plupart du temps un sentiment de peur. Ils redoutent de développer un jour la même maladie. Ils risquent aussi de ressentir et de partager la crainte des parents. A cela s’ajoute la culpabilité de ne pas avoir su protéger leur frère ou sœur malade.
Par ailleurs, la colère et la jalousie s’installent avec le temps. Inconsciemment, ils se sentent délaissés et en veulent à celui qui accapare malgré lui l’attention des parents. Cette colère et cette jalousie envers un proche qui souffre, tandis qu’ils sont en bonne santé, renforcent leur sentiment de culpabilité et font naître la honte.
Une formation spécifique pour une meilleure connaissance des maladies
Jusqu’à récemment, les parents de patients atteints de maladies psychiatriques ont toujours été les premiers à s’exprimer sur les besoins d’avoir du soutien et de l’aide. Néanmoins, face aux nombreux témoignages de frères et sœurs concernés par ces troubles, des associations comme l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées commencent à s’intéresser à la fratrie.
Le réseau ProFamille vient d’ailleurs de mettre en place une formation spécifique destinée à la fratrie. Le but est d’aider les frères et sœurs des patients à mieux connaitre les maladies de leurs proches. Sans le dire explicitement, ils ressentent le besoin de saisir leurs mécanismes et leurs retentissements sur la fratrie afin de pouvoir reprendre progressivement contact.
Les résultats sur un groupe test de seize frères et sœurs semblent prometteurs. Les participants ont avoué mieux comprendre les maladies et le fonctionnement de leurs proches, ce qui leur permet de communiquer plus facilement en dépit des difficultés à décoder les expressions des malades. Garder le contact et éviter l’éloignement sont importants pour entretenir les liens.