Combattre le paludisme en Birmanie depuis l’espace

Dans quelques régions d’Asie du Sud-est, les maladies véhiculées par les moustiques causent toujours des ravages sur des populations vulnérables. Le paludisme en fait partie. La NASA ou National Aeronautics and Space Administration vient d’annoncer son projet ambitieux. Il s’agit de combattre et d’éradiquer cette maladie depuis l’espace. 

Une forte corrélation entre la déforestation et le paludisme

A ce jour, le paludisme est toujours une menace sérieuse pour des millions de personnes dans le monde. En dépit des nombreux efforts fournis, le nombre de cas recensés chaque année est encore supérieur à 200 millions selon l’OMS ou Organisation mondiale de la santé. De même, un enfant meurt de cette maladie toutes les deux minutes.

Cependant, la lutte commence à s’essouffler et un autre problème de taille fait son apparition depuis plusieurs années. La maladie résiste aux traitements standards. D’ailleurs, la Birmanie héberge plusieurs formes de résistance. Les experts craignent ainsi que les souches résistantes ne se propagent en Afrique subsaharienne, la région qui déplore le plus de décès.

L’expérimentation réalisée par la NASA a débuté en 2017. Tatiana Loboda, pilote du projet en Birmanie, a constaté une forte corrélation entre le taux de déforestation, l’incidence de la maladie et la résistance du parasite dans la région. 

Une éradication possible en l’espace d’une seule génération

La nouvelle technique testée par les scientifiques de la NASA consiste à identifier à l’avance les zones les plus sensibles au paludisme afin de prévenir l’apparition de nouvelles épidémies. Pour ce faire, il suffit d’y acheminer à temps du personnel qualifié et des médicaments. Un tel procédé a déjà été mis en place au Brésil et au Pérou.

Si la modélisation spatiale est utilisée par de nombreux chercheurs pour des missions variées, aucun ne dispose des mêmes capacités que l’Agence spatiale américaine. En partenariat avec des scientifiques de l’université du Maryland, ceux de la NASA traitent une masse importante de données satellitaires qui regroupent une multitude de facteurs environnementaux comme la température, le taux d’humidité et la couverture forestière.

Puis, ces données sont combinées et analysées avec les données socioéconomiques comme les déplacements transfrontaliers et la densité démographique. Ce qui permet de prédire les zones les plus à risque et d’y déployer les moyens de lutte adéquats. Malheureusement, la Birmanie compte plusieurs régions, théâtres de conflits armés, qui rendent particulièrement difficiles les déplacements sur terrain.