La Belgique va légaliser l'euthanasie des mineurs
Rédigé par Anthony Laforce , le 12 February 2014 à 11h40
Les députés Belges statueront demain sur une loi pour autoriser l’euthanasie des enfants atteints de maladies incurables et « en grandes souffrances ».
Le projet de loi sur l’euthanasie sera sans aucun doute adopté
Le projet de loi est décrié par certains partis politiques mais également par les autorités religieuses. Cependant la Belgique continue dans la voie qu’elle s’est fixée concernant la question de l’euthanasie. Autorisée pour les adultes depuis 2002, c’est aujourd’hui sur le statut des mineurs que les députés vont s’exprimer. On sait déjà qu’une très grande majorité d’entre eux y sont favorables, la Belgique deviendrait ainsi le deuxième pays européen, avec les Pays-Bas, à autoriser l’euthanasie des enfants.
Un projet de loi "humaniste"
Le sénateur Philippe Mahoux, initiateur du projet de loi parle d’une nature « humaniste » du texte. Il veut faire prendre en compte la souffrance intolérable des patients quel que soit leur âge. Il a déclaré à ce sujet : « Ce qui est scandaleux, c’est la maladie et la mort des enfants, pas la loi sur l’euthanasie ». Ce projet répond au souhait des pédiatres, infirmiers mais aussi parents d’enfants dont les douleurs « insupportables » ne trouvaient de cure que dans l’illégalité.
De leur côté les institutions religieuses, qu’elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes en Belgique se sont exprimées sur leur inquiétude face à la banalisation de l’euthanasie. Il faudrait selon eux se concentrer sur les soins palliatifs et la fin de vie de l’enfant, quitte à ce que cela coûte plus cher.
Le mineur doit être capable de discernement
L’euthanasie en Belgique n’est pas fixé, comme aux Pays-Bas, à un âge minimum de 12 ans. Les conditions sont que le mineur doit être capable de discernement, qu’il fasse face à des souffrances physiques insupportables et inapaisables mais également qu’il soit en phase terminale de sa maladie. Les conseils d’une équipe médicale, d’un psychiatre et l’accord parental doivent également être obtenus avant tout décision définitive.
Un journal belge, Le Soir, s’est félicité, malgré les oppositions, de la bonne tenue du débat et a écrit à ce sujet : « C'est là toute la sagesse de notre démocratie, différant en cela de l'affrontement meurtrier sur ces thèmes de la société française ».
