Conducteurs diabétiques, assouplissement des règles

Etre diabétique ne signifie pas forcément devoir arrêter de conduire. L’arrêté du 18 décembre 2015 oblige toutefois le conducteur diabétique à se déclarer auprès de son auto-école et obtenir un accord du médecin agréé par la préfecture de police. La Fédération française des diabétiques vient d’annoncer un assouplissement de cette procédure.

Une simplification négociée depuis une dizaine d’années

3,7 millions de Français souffrent de diabète de types 1 et 2. D’ici 2020, ils seront plus de 4 millions. A cause de sa maladie et des risques associés, le conducteur diabétique doit remplir certaines formalités pour conduire normalement. Néanmoins, quand il est traité correctement, il ne représente pas un danger pour lui et les autres usagers de la route.

La déclaration obligatoire de son diabète à la préfecture de police permet au conducteur d’être en règle vis-à-vis des règlementations. Par contre, la visite médicale instaurée en 2015 l’aide à parfaitement maitriser sa glycémie. En cas d’accident, le conducteur diabétique ayant manqué à ces obligations est déclaré responsable et non couvert par l’assurance. De même, son permis de conduire est invalide.

Désormais, la démarche afférente à cette déclaration de la maladie est simplifiée selon Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques. Le conducteur diabétique peut la réaliser auprès de son médecin traitant, ce qui constitue une grande avancée pour beaucoup de personnes qui se sentaient pointées du doigt par cette loi.

Une maladie silencieuse et des risques souvent sous-estimés

Expert auprès de la Fédération Française des Diabétiques, Jean-François Thébaut met l’accent sur l’importance d’un bon accompagnement thérapeutique. Maladie incurable, mais pouvant être contrôlée, le diabète est susceptible de causer des complications graves. Il est ainsi essentiel d’expliquer aux patients et de leur faire comprendre l’enjeu de cette maladie silencieuse et les différents risques.

Une enquête réalisée en 2015 a notamment révélé un manque d’informations des conducteurs diabétiques. Seulement 44% des sondés ont déclaré avoir été sensibilisés sur les dangers liés à leur maladie sur la conduite. L’hypoglycémie au volant peut rapidement affecter la vigilance, la concentration, la perception et les réflexes. Pourtant, des mesures simples comme avoir des collations sucrées à proximité permettent de prévenir les accidents.

Malgré les risques, les diabétiques ne doivent cependant pas être écartés. La FFD va présenter incessamment aux députés une dizaine de propositions issues des Etats Généraux du Diabète et des Diabétiques. Elle réclame entre autres la révision des textes interdisant aux patients l’accès à certaines professions telles que personnel navigant commercial, policier, gendarme, pompier ou encore marin.