Diabète, surmortalité persistante dans les deux sexes
Rédigé par La Rédaction , le 09 November 2016 à 13h01
Différents tests permettent de contrôler le taux de diabète
En dépit de l’amélioration de leur prise en charge et de leur suivi médical, les diabétiques en France présentent un risque de décès plus élevé comparé à celui du reste de la population. Tel est le résultat d’une étude sur 14 306 patients issus de deux cohortes Entred 2001 et Entred 2007.
Obésité et tabac, deux facteurs aggravants du diabète
Maladie chronique, le diabète est provoqué par une insuffisance ou un défaut d’utilisation de l’insuline, hormone peptidique secrétée par les îlots de Langerhans du pancréas. Incurable, le diabète peut néanmoins être traité et bien contrôlé. Si la mortalité liée à cette maladie est en régression, les diabétiques ont toujours un risque de mortalité plus grand que la moyenne de la population.
L’étude parue dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire révèle que l’obésité et le tabac constituent deux facteurs aggravants. Selon les auteurs, la persistance de la mortalité cardiovasculaire chez les femmes résulterait en partie de la hausse de leur consommation de tabac. Chez les hommes, l’augmentation de la fréquence de l’obésité serait en cause.
Ils ont constaté en outre que la mortalité par cancer demeure importante. Chez les femmes, elle est de 31% pour la cohorte Entred 2001 et de 21% pour la cohorte Entred 2007 alors que chez les hommes, elle est respectivement de 46% et de 26%. Trois facteurs de risque ont été relevés : l’âge avancé, la sédentarité et le surpoids.
Diabète, prévention et prise en charge des complications
Cette étude publiée dans le BEH met également en avant les bénéfices de l’amélioration de la prise en charge de la santé de la population générale, diabétique ou non. Ainsi, toutes causes confondues, la surmortalité des hommes diabétiques a reculé de 19 points, passant de +53% à 34% entre les deux périodes. Par contre, elle est restée stable à 50% chez les femmes.
Cependant, une légère amélioration du taux de décès toutes causes confondues et standardisé à l’âge est constatée chez les femmes diabétiques. Celle-ci n’est en effet que de 11% entre les deux cohortes Entred 2001 et Entred 2007. Ce constat démontre encore une fois le besoin de renforcer la prévention et la prise en charge des complications du diabète.
Le Dr Franck Assogba, médecin épidémiologiste à l’Institut de veille sanitaire abonde aussi dans ce sens. Malgré les efforts déployés, il a observé que les hospitalisations pour causes de complications cardiovasculaires et rénales restent fréquentes chez les diabétiques. De même, les patients ont du mal à suivre leur traitement pour des raisons financières.