Les maladies mentales ne sont pas assez prises en charge
Rédigé par Emmylou Drys , le 09 July 2014 à 12h20
L'anorexie est considérée comme une maladie mentale
Un rapport de l’OCDE dénonce dans un rapport, publié le 8 juillet 2014, le manque de ressources alloué au traitement des maladies mentales, et ce dans plusieurs pays.
Les maladies mentales souffrent d’une mauvaise réputation et les préjugés qui les entourent sont nombreux. Pourtant, une personne sur deux est victime d’un problème de santé mentale au cours de sa vie. Cela peut comprendre des troubles psychotiques comme la schizophrénie, des troubles de l’alimentation (boulimie et anorexie), des troubles anxieux, de la personnalité ou encore de l’humeur comme la dépression. Ces pathologies peuvent facilement être traitées, encore faut-il que des moyens soient mis à disposition des patients pour y parvenir.
Une prise en charge insuffisante
L’OCDE (l’Organisation de Coopération et de Développement Economique) dénonce dans son rapport une prise en charge insuffisante des personnes souffrant de maladies mentales. « Entre un tiers et la moitié des personnes souffrant de troubles mentaux ne reçoivent aucun traitement » rapporte l’Organisation.
Ce sont 56,3 % des personnes souffrant de dépression qui ne reçoivent pas de traitement approprié. Cependant, l’OCDE explique qu’il est compliqué de disposer de données fiables sur le sujet et qu’il est également difficile de définir les conséquences de cette trop rare prise en charge.
Des coûts directs et indirects sur l’économie
Une mauvaise santé mentale revient à un coût équivalent à 4 % du PIB pour les Etats, selon l’OCDE. En effet, la maladie va avoir des effets sur la vie quotidienne de la personne atteinte, par exemple en favorisant le chômage ou la pauvreté, ce qui a des conséquences indirectes sur la société.
Plus directement, les soins sont souvent plus nombreux, plus longs et coûteux. « La moitié des adultes souffrant d'une maladie mentale, la développe avant quinze ans. La détection précoce permettrait de réduire ces coûts », recommande l'OCDE.
Les gouvernements peuvent mieux faire
"Les gouvernements doivent intensifier leurs efforts pour améliorer les soins de santé mentale qui restent mal dotés en ressources et auxquels il n'est pas attaché un degré de priorité suffisant dans un trop grand nombre de pays » poursuit l’Organisation. Pour cela, elle recommande d’investir davantage dans les soins primaires grâce à des praticiens de premier recours qui seront capables de diagnostiquer, traiter et gérer la maladie le plus tôt possible.
Elle demande donc un soutien gouvernemental accru à ces intervenants, en passant notamment par une formation professionnelle à la santé mentale, un meilleur soutien aux spécialistes et un plus large accès pour les praticiens en soins primaires. L’Organisation souhaite également développer les thérapies mentales qui ont « fait la preuve de leur efficacité ».