Cholestérol : phase III remplie avec succès pour l'évolocumab

L'évolocumab. C'est le nom de la molécule qui pourrait soigner des milliers de personnes qui ont du cholestérol mais qui ne supportent pas les traitements conventionnels.

Deux études américaines viennent de passer haut la main la phase III des examens cliniques visant à démontrer le rôle de l'évolocumab contre le "mauvais cholestérol".  Cette molécule pourrait-être, selon les chercheurs, une bonne alternative aux statines, pas toujours supportées  par les patients.

Hypercholestérolémie, un mal cardio-vasculaire

Le cholestérol  est un lipide de la famille des stérols uniquement présent chez l'animal et donc par extension, chez l'homme. Les HDL (high-density lipoproteins) et les LDL (low-density lipoproteins) sont deux lipoprotéines chargées du transport des graisses dans l'organisme.  Les HDL sont dirigée vers le foie afin d'y être dégradée. Quand aux LDL, elles sont à l'origine du dépôt de cholestérol dans les artères, phénomène que l'on a l'habitude de nommer "mauvais cholestérol".

Lors d'un disfonctionnement chez ces dernières ou une multiplication excessive de leur nombre dans le sang, le cholestérol se dépose en plaque dans les artères ce qui augmente le risque de problèmes cardiovasculaires. Pour lutter contre ce qu'on appelle alors l'hypercholestérolémie, les médecins avaient jusque là l'habitude de prescrire des statines. Or, 15% des patients nécessitant un traitement anticholestérolémiant  ne supportent pas la statine et ses dérivés comme le Lipitor ou le Crestor. Peuvent s'en suivre de lourds effets secondaires sur le foie ou sur les muscles.

L'évolocumab, un nouveau médicament, pourrait changer la donne et enfin offrir au gens un traitement adéquat. Il agit directement sur une protéine appelée PCSK9 qui joue un rôle majeur sur la répartition des HDL et des LDL dans le corps. Les HDL transportent le cholestérol vers le foie où il y est dégradé.

Deux essais transformés en succès 

Les essais cliniques qui ont été tous les deux présentés à la conférence annuelle de l'Américan College of Cardiology (ACC) à Washington ont obtenu à quelques différences près les mêmes résultats. La première étude (Laplace-2) menée au près de 2000 personnes a comparé les effets de l'évolocumab à un placébo. Les chercheurs se sont alors rendu-compte que le taux de LDL avait diminué de 63 à 75%  à suite de l'expérimentation. "L'évolocumab a été efficace et bien toléré (…) Nous n'avons observé aucun signe de dommages au foie ou de problèmes musculaires" précise par ailleurs Jennifer Robinson, docteur à l'Université d'Iowa (États-Unis) et directrice de l'étude.

Gauss-2, la seconde étude clinique avait pour objectif d'observer les effets de l'évolocumbab sur des patients ne pouvant pas prendre de statines. Là encore, les chercheurs ont été agréablement surpris de voir une diminution de près de 54% du taux de cholestérol. En comparaison, l'ézétimibe, un anticholestérol alternatif aux statines n'a enregistré que 38% de perte.

Ces bons résultats ne font pas tout. Avant une potentielle mise sur le marché, il faut encore s'assurer de la non-nocivité de la molécule, notamment face aux risques d'AVC ou d'Infarctus, au même titre que les statines. La Food and Drug Administration en charge de contrôler la mise en circulation des nouveaux médicaments attend donc les résultats d'une série de tests visant à connaître les risques neurocognitifs néfastes possibles qui seraient liés à l'évolocumab. Affaire à suivre donc.