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Deuxième implantation d’un cœur artificiel à Nantes

Rédigé par , le 08 September 2014 à 16h49

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AFP/FRANCK FIFE

AFP/FRANCK FIFE

Huit mois après la première mondiale, le groupe français CARMAT a confirmé ce lundi 8 septembre avoir implanté un second cœur artificiel, précisant « avoir accompli la moitié de l'essai de faisabilité de la bioprothèse ».

L’insuffisance cardiaque est une pathologie grave et souvent fatale, qui nécessite à un stade avancé une transplantation. Les critères très stricts d’éligibilité, l’inadéquation entre le nombre de cœurs de donneurs et le nombre de patients nécessitant un traitement, ou encore le risque de rejet de greffe, imposent la recherche de nouvelles alternatives aux transplantations cardiaques.

Une nouvelle étape dans l’histoire du cœur artificiel

C'était une première mondiale. Le 18 décembre 2013, un patient souffrant d’insuffisance cardiaque en phase terminale recevait un cœur entièrement artificiel, après une dizaine d’heures d’intervention. Un défi de taille, convoité depuis plus de cinquante ans par différentes équipes internationales, et relevé par celle des professeurs Christian Latrémouille et Daniel Duveau, à l'hôpital européen Georges-Pompidou.

Ce projet est porté par le Pr Alain Carpentier depuis plus de 20 ans. Sa rencontre avec Jean-Luc Lagardère de la société Matra Défense a fait naître la société CARMAT dans les années 90. Celle-ci a donc développé une bioprothèse, constituée de composants biologiques et de capteurs, entièrement implantable, d’environ 900 grammes. Parfaitement autonome, ce cœur artificiel mime le fonctionnement du cœur naturel, devenant le candidat idéal pour une alternative aux transplantations

Objectif : la survie du patient un mois après l’implantation 

 « Les critères de succès comportent - entre autres - la survie 30 jours après l'implantation et la récupération fonctionnelle des organes vitaux », précise la société.

Deux mois et demi après la première implantation, le patient âgé de 76 ans décédait. Le cœur artificiel s’était arrêté brutalement, suite à une défaillance technique. Le Pr. Carpentier évoquait alors un « court-circuit » qui avait entraîné un arrêt cardiaque « identique à celui que peut présenter un cœur naturel pathologique ». Dès le lendemain, estimant que taux de survie était l’un des critères clés pour évaluer le succès de l’expérimentation, le groupe CARMAT avait annoncé sa volonté de poursuivre l'essai clinique. 

4 patients au total

C’est donc le CHU de Nantes qui a été retenu pour réaliser la deuxième implantation. L’opération a eu lieu il y a plus d’un mois, a précisé lundi la ministre de la Santé Marisol Touraine, sous la direction du Pr Daniel Deveau, qui avait participé à la première implantation. 

Afin d’établir la crédibilité du projet, CARMAT prévoit de poursuivre ses essais sur deux autres patients au pronostic vital engagé. Il faudra attendre quatre essais au total pour que cette bioprothèse confirme son efficacité comme traitement définitif de l’insuffisance cardiaque terminale. Alors que le Dr Erwan Flecher, chirurgien cardiologue au CHU de Rennes annonce qu'un coeur artificiel de fabrication américaine vient d'être implanté dans son CHU, le groupe CARMAT rappelle qu'il ne communiquera pas sur les résultats des opérations avant la fin de l'essai en cours. Au vu des derniers événements, on imagine que le secret sera bien gardé...

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L'auteur
Marie Penavayre

Marie Penavayre

Rédactrice

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